F. Toniutti : « L’idée c’est de gagner du temps pour la saison prochaine »
Dans le podcast spécialisé tactique ‘Vu Du Banc‘ de cette semaine, qui est 100% Ligue 1, l’intervenant Florent Toniutti – qui suit d’autant plus les Girondins qu’il en est supporter – s’interroge en profondeur sur ce que signifie le timing du renvoi de Ricardo Gomes de son poste de manager/entraîneur des Marine et Blanc.
« Les derniers matches de Bordeaux étaient assez atroces à voir, on ne va pas se le cacher. Maintenant, sur le départ de Ricardo, il y a plusieurs choses. Quand il a été débarqué, la première chose à laquelle j’ai pu penser c’est que Claude Puel venait de se faire virer de Leicester et qu’il avait été dans la short-list en 2016, avant que Bordeaux ne prenne Gourvennec. Puel avait lui-même dit, sans citer de club, qu’il avait été proche de rester en Ligue 1 mais que c’était pour lui le moment de se tester à l’étranger, à Southampton d’abord. Dans ce cas, pourquoi pas ? Le coach que tu veux est libre plus tôt que prévu, donc tu le prends déjà en renvoyant celui qui devait partir cet été. Personnellement, je ne comprends pas trop le timing, sauf si le coach qu’ils veulent est déjà prêt pour débarquer 3 mois avant la date prévue. Mais là, visiblement, ce ne sera pas Claude Puel. Ce serait un étranger, forcément. Aux dernières nouvelles, ça parle de Paulo Sousa, qui est quand même plutôt intéressant comme coach, avec surtout un parcours intéressant jusqu’à la Fiorentina. Après, il est allé en Chine, pour prendre quelques cachets… Mais du coup, Sousa était libre depuis plusieurs mois déjà, donc pourquoi ne pas l’avoir pris quand Poyet partait ?
L’hypothèse, à mon sens, c’est que les nouveaux dirigeants savaient d’avance que cette saison allait être très compliquée car le mercato d’été avait déjà été assez bordélique etc. Donc si leur choix était Sousa ou un autre entraîneur, et s’ils le mettaient d’entrée ils risquaient de le griller en fait, et de le mettre dans une situation trop compliquée, avec un effectif qu’il n’avait pas choisi durant la pré-saison et donc avec probablement des mauvais résultats qui auraient pu aussi entraîner son départ en fin de saison. Peut-être. Du coup, mon hypothèse, c’est que Ricardo a été pris et validé pour assurer une saison de transition avec un service minimum, mais sans ambitions autre que le milieu de tableau, avant l’arrivée de son successeur, qui va avoir 2-3 mois de travail avec ce groupe, pour anticiper. Et de toute façon, le manque d’ambition, c’est ce qu’on a vu sur le terrain. Au final, l’idée était de passer à autre chose cette été, car cela fait un certain temps déjà – et encore heureux – qu’on savait que Ricardo n’allait pas être conservé, même si le personnage incarne la sérénité.
Et si on le change plus tôt que prévu, c’est aussi, je pense, car on se dit à Bordeaux que si on veut valoriser des joueurs d’ici la fin de saison et le mois de juin, pour essayer de faire des ventes et de financer un mercato d’été 2019 plus agité niveau arrivées il faut un entraîneur plus expansif, permettant aux joueurs de se montrer, surtout les jeunes offensifs, qui devaient être en vue, vu que le modèle, visiblement, comptait sur ça. Malheureusement, très peu de joueurs brillent à Bordeaux cette saison. Et là, le nouveau coach qui va arriver saura qu’il n’a qu’une dizaine de points à prendre pour boucler le maintien, qu’il pourra avoir les mains assez libres cet été pour garder et faire partir les joueurs qu’il veut, donc là l’idée c’est de gagner du temps pour préparer la saison prochaine. »