Florian Brunet : « Ce n’est pas pour l’amour du club qu’ils sont là »

Interrogé par ‘Le Talk‘, sur WebGirondins, le porte-parole des UB, Florian Brunet, a détaillé encore la situation actuelle du club et les griefs des Ultramarines envers la direction et l’actionnariat des Girondins : 

« Le problème que l’on connait là à Bordeaux a des similitudes avec celui que connaissent les Marseillais ou les Nantais. Il y a plusieurs petites différences, mais beaucoup de similitudes. Et il y a deux problèmes. On vend nos clubs, en France, à des actionnaires pas forcément porteurs d’un projet viable et intéressant sur du long terme. C’est ça le premier point. Et à Bordeaux tout ça c’est une vraie caractéristique, puisque c’est carrément un fonds d’investissement. Autant, à Marseille et à Nantes, on a pu identifier les propriétaires, mais à Bordeaux, il n’y a pas de visage humain. King Street n’a pas de visage humain. Nous n’avons jamais rencontré quelqu’un de King Street. La mairie de Bordeaux, qui fait tout pour nous rassurer, ne les a pas rencontrés non plus. Ils sont venus une fois au Haillan, il n’y a pas très longtemps, et ils n’ont salué personne. On a vraiment l’impression que ce sont des gens qui ont envie de se cacher. Il y a donc un actionnaire qui n’a pas su fédérer, qui n’a pas su expliquer un projet, et finalement depuis qu’ils sont là le projet est illisible. Totalement illisible.

La deuxième problématique, c’est les gens qui sont mis en place. C’est là où sont les similitudes avec Nantes et Marseille. On met à la tête des clubs des gens qui n’ont absolument aucune culture club et aucune connaissance de ces clubs. De la même manière que l’on placerait des gens dans le cadre du rachat d’une entreprise. Ils se comportent de la même manière avec un club de football qu’ils se comporteraient avec n’importe quelle entreprise qu’ils rachèteraient. Sauf qu’on ne peut pas faire ça. Un club de football n’est pas une entreprise comme une autre. Un club de football, ça a une histoire, des valeurs, des traditions, une organisation qui lui est propre et il faut parfaitement comprendre tout ces points-là avant de prétendre pouvoir diriger convenablement un club de football.

Clairement, ils se sont trompés sur toute la ligne. On a des gens qui considèrent les Girondins de Bordeaux exactement comme ils considéreraient n’importe quelle entreprise et on voit les dommages collatéraux que ça engendre tous les jours. Je ne sais même pas s’il n’y a pas une gaffe qu’ils ne nous ont pas faite, et à tous les niveaux. On a l’âme du club qui est attaquée au fil du temps, tous les jours un peu plus, ce qui éloigne le peuple de son club. Le peuple, aujourd’hui, se sent complètement dépossédé de son club. Il ne reconnait plus son club à aucun niveau : il n’y a plus de chaleur humaine, il n’y a plus de côté populaire, il n’y a plus de respect de la tribune populaire, il n’y a que des choses qui sont contraires à nos valeurs, avec cette affaire du parrainage pour les clubs amateurs qui est assez symptomatique. On pourrait en parler pendant des heures de cette affaire-là, mais en termes de communication c’est désastreux. Présenter Souleymane Diawara pour illustrer Bordeaux – Marseille, c’est désastreux aussi. Interdire de stade un garçon qui n’a pas subi de décision de justice, pareil. Un ultra qui fait tous les déplacements, qui est présent pour tous les tifos que vous avez salué en partie tout à l’heure en commençant l’émission, a été interdit de stade sur signature de la main du club sans décision de justice, sans preuves ! Aujourd’hui, notre camion qui nous sert à rentrer le matériel est au milieu de la rue et plus dans le stade comme avant. Pour le match contre Strasbourg, tentative de dispersion des ultras, envoi d’une sécurité privée. Et puis l’affaire de la billetterie… Des exemples, on en a à la pelle. Et ce comportement qu’ils ont avec nous, ils l’ont avec les salariés, ils l’ont avec les partenaires, ils l’ont avec tout le monde ! (…) Au niveau de la gestion, déjà qu’on a une masse salariale qui a explosé chez les joueurs, mais quand, en plus, dans les bureaux, là où vous aviez avant une seule personne, aujourd’hui vous en avez cinq. Les gens ne quittent pas des hautes places à Nestlé ou je ne sais où pour venir aux Girondins pour trois cacahuètes. Ce n’est pas pour l’amour du club qui sont là, c’est pour le salaire. »

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