Florian Brunet (Ultramarines) répond à tous ceux qui le critiquent, ainsi que les UB, sur les réseaux

Invité de l’émission ‘Girondins Analyse‘, vendredi dernier (28/09), sur la radio R.I.G (podcast complet disponible ICI), le porte-parole (ou plutôt l’un des porte-parole…) des Ultramarines Bordeaux 87, Florian Brunet, a tenu à répondre, aussi longuement que nécessaire, aux gens l’ayant personnellement critiqué sur les réseaux sociaux, ainsi que les UB 87, ces derniers temps.

Forcément, le « combat » contre le rachat des Girondins de Bordeaux par le fonds d’investissement General American Capital Partners n’était pas partagé par tout le monde chez les supporters (et c’est bien normal), ou alors pas dans la même mesure que les Ultras, mais Florian n’a pas accepté certaines attaques envers le groupe et contre lui-même :

« Pour tous ces gens-là, je donne un exemple récent : Prague. Qu’est-ce qui a le mieux représenté les Girondins de Bordeaux ce soir-là ? Qu’est-ce qui a donné une belle image du club et de la ville ? Combien de personnes étions-nous en parcage ? 300… 300 à chanter dans la tribune pendant 1 heure et demi et à imposer le respect à l’autre bout de l’Europe. Voilà. 30 ans que ça dure, excusez-nous. Le dernier déplacement manqué par les Ultramarines, c’était en 96. Et les tifos… Mais c’est un boulot MONUMENTAL. Moi – qui ne suis pas trop là-dedans et qui ai un grand respect pour ceux qui font ça, ces grands artistes -, je les vois les mecs, je vois tout ce qu’ils font, jour et nuit, bénévolement, par passion, et en plus de leur vie à côté. Il faut vraiment leur rendre hommage à ces travailleurs de l’ombre. On fait des sacrifices incroyables, remettons les choses dans le contexte ! On donne une image incroyable pour le club et on est une force pour lui, car pas de grand club sans grand public et sans grands supporters. Le Kop est fondamental, et nous on participe aussi, parfois bien plus que les joueurs, au rayonnement du club et de la ville. Le Virage Sud, il fait partie intégrante de l’histoire du club et il faut vraiment se battre pour que le peuple ait cette place centrale.

Que serait Gallice sans le Virage Sud ? Vous savez, beaucoup de gens nous disent que sans nous ils ne viendraient pas au stade ou ne s’abonneraient pas, donc on influe sur ça, et ça rapporte au club, sans parler du soutien aux joueurs et de l’image qu’on donne. Quand il y a 35 000 personnes, comme contre La Gantoise, regardez ce que ça donne… Et même quand il y a 8-10 000 personnes, le Virage pèse 3-4 000 personnes. Mais l’élan populaire autour des Girondins, il existait avant nous, dans les années 80, car notre club est particulier, avec un Virage Sud particulier et des Ultramarines qui sont un groupe particulier. Donc soyons fiers de tout ça, de l’histoire du club et du Virage, avec ses traditions, son indépendance – quand d’autres groupes, d’autres clubs, sont aidés… -, sa culture anti-raciste. C’est juste formidable tout ça, c’est sain, c’est authentique, et les Ultramarines ont cet état d’esprit, cette mentalité, le fait de s’entraider, de faire des actions sociales. On ne s’en rend pas forcément toujours compte, mais croyez-moi que dans le monde des tribunes, en France et en Europe, les Ultramarines ont une place et sont très respectés. Je suis très fier de ça, de ma tribune et de ses valeurs. Un événement comme ‘Adieu Lescure’ – vous vous en souvenez de ça ? Sans les Ultramarines il n’y aurait pas eu ça -, on en parle encore, car c’était un des plus beaux jours de notre vie, à tous ! Alors il faut respecter le Virage Sud, les Ultramarines et leurs leaders… Et c’est aussi important de soutenir le groupe en adhérant et en se cartant. On en a besoin, tout le monde peut participer.

(…) Mais quand, sur les réseaux sociaux, on se fait attaquer. Là, par contre, je ne suis pas fier du tout. Il y a vraiment des gens qui font honte aux supporters bordelais, avec leur incorrection. Moi, je m’en fiche, mais j’ai quand même été attaqué sur ma vie personnelle, ma vie privée, sur mon boulot. C’est scandaleux comme des gens profitent des réseaux sociaux pour faire tomber les codes, sur internet, sans avoir jamais rien fait ni avoir de légitimité, pour prendre la parole et se donner une tribune. Moi, je défends ma tribune, notre tribune, avec des jeunes et des moins jeunes qui se sacrifient et se cassent la tête pour faire les déplacements, les tifos, la gestion de la tribune et tout ça, par passion ! Qu’on m’attaque moi, après tout, c’est bon, j’ai l’habitude, je prends dans la figure depuis toujours, c’est pas grave, mais je pense aux autres et à l’image que ça renvoie de la tribune, qui n’est pas bonne. Et c’est très triste. (…) La contradiction, je ne la refuse pas. Venez me contredire, tous, vous allez voir si je la refuse (sourire)… Ce que je refuse, c’est la contradiction irrespectueuse. Oui, je bloque sur les réseaux sociaux, car je considère que dès que quelqu’un manque de respect au VS il n’est plus digne de voir nos publications.

(…) Nous, on n’a zéro intérêt financier. Tous les jours je lis qu’on a des avantages, mais quels avantages ? Expliquez-moi, je ne suis pas au courant… Quand on se bat depuis toujours pour être indépendants, la pire des insultes qu’on puisse nous faire c’est de dire qu’on est corrompus. Beaucoup disent qu’on a des choses à protéger, des choses à cacher. Mais de quoi on parle ? Dites-moi ? On n’a pas touché 1€ sur les déplacements depuis 30 ans. Au tout début de l’histoire du groupe, il y a 30 ans, il y a peut-être eu une ou deux erreurs, je ne sais pas, mais depuis que j’y suis je n’ai pas de souvenirs de ça. Tout l’argent qu’on touche de nos adhésions, de la vente de nos produits dérivés et gadgets, il est réinjecté dans la tribune, dans la vie de l’association, dans le local, dans les tifos, les déplacements, et ça coûte cher tout ça. Mais aucun membre des Ultramarines n’a touché d’argent du club des Girondins de Bordeaux, ni de cadeaux, de voyages… Allez, si, quand même, on est invités de temps en temps au banquet des partenaires, mais cette année on n’y a pas été. Voilà, on mange une fois au banquet des partenaires. C’est vrai. Excusez-nous. On nous laisse aussi avoir un bout de béton en haut du virage pour vendre nos produits et nos écharpes.

Les fumigènes ? Mais nous on n’est pas la police, on ne contrôle pas qui en rentre et qui en allume. Après, vous savez ce qu’on en pense des fumigènes : ils font partie de la culture ultra. A cause de ça, le club subit des amendes de la LFP – 50-100 000 euros par an -, en effet, et ce n’est pas nous qui les payons. Mais je ne pense pas que ce soit une aide ça. Je ne me sens vraiment pas corrompu par rapport à ça, ça ne me fait pas pleurer. Je rappelle aussi, par rapport aux amendes sur les fumigènes, que ça fait 30 ans qu’on gère les déplacements. Si le club avait dû s’en occuper, ça aurait eu un coût… Car nous ça nous coûte ; cher. Même si on n’est pas la seule association de supporters à en organiser.

En tout cas, je vous garantis que les Ultramarines n’ont rien à gagner. Notre bout de béton, on le gardera. Et si on ne le garde pas, on vendra quand même nos écharpes et tout. Notre bâche, si on veut nous empêcher de la rentrer, il faudra nous marcher dessus. Vous avez bien vu, l’autre fois, comment la tribune a réagi, quand deux banderoles ont été arrêtées par la SIR (Section d’Intervention Rapide, NDLR) contre La Gantoise, alors que l’ordre avait été donné par des gens d’RTL Group, au-dessus de Tavernost. Car nous on avait l’accord de la direction, prouvant la force et l’importance de notre tribune populaire au sein du club, dont on fait partie. A Paris, ils ont réussi à faire disparaître ça, mais ils ont compris que sans grand public pas de grand club, que sans Kop pour pousser les joueurs aucune chance de gagner la Coupe d’Europe, et ils ont fait revenir les Ultras en allant les chercher en rampant. Vous ne pouvez pas faire disparaître l’âme d’un club. Nous, on ne demande rien, juste qu’on nous laisse entrer le matin pour organiser nos tifos, qu’on nous laisse rentrer nos drapeaux et nos banderoles, qu’on nous laisse le bout de béton pour vendre nos produits. C’est tout ! Donc croire qu’on est corrompu, c’est scandaleux. C’est la pire des insultes qu’on puisse nous faire, et ceux qui nous la font se ridiculisent et font honte aux supporters bordelais. La seule chose qui nous motive, c’est les Girondins de Bordeaux, voilà pour qui on roule. Le seul intérêt pour lequel on combat c’est celui des Girondins de Bordeaux, mais pas pour 2-3 ans, pour le long terme ! Notre club doit rester un monument, et c’est la seule chose qui doit tous nous motiver. »