Focus sur le parcours hors du commun de ‘Bunny’ Shaw, recrue bordelaise
Tout à l’heure, l’équipe féminine de Jamaïque joue le premier match de son histoire en Coupe du Monde, contre le Brésil. Un gros duel aura donc lieu (peut-être) entre l’actuelle défenseure centrale des Girondines, Kathellen Sousa (23 ans), et puis l’attaquante recrutée il y très peu de temps par les Marine et Blanc, Khadija Shaw (22 ans).
Cette dernière, au-delà du fait qu’elle vienne de signer 2 ans avec les FCGB Girls, dans un des meilleurs clubs du pays où a lieu le Mondial 2019, a les honneurs des médias. En effet, ‘Le Monde’, ‘So Foot’ et le ‘New-York Times‘ lui consacrent tous un portrait.
Celle qui se fait surnommer ‘Bunny’ depuis son plus jeune âge car elle aime les carottes (tout simplement !) ; en plus d’avoir été la meilleure buteuse des qualifs au Mondial (19 buts en 12 matches !) et d’avoir qualifié un pays qui n’était pas du tout le favori pour y être ; a une histoire très singulière et pas forcément aussi joyeuse que son caractère. « En voyant ce que j’ai accompli, sachant ce que j’ai perdu, je dirais que cela m’a vraiment aidée. Pourtant, c’était dur » confie Khadija Shaw à So Foot.
En effet, elle vient de Spanish Town, ville jamaïcaine où corruption, guerres de gang et violence sont des composantes quotidiennes. Cela a même coûté la vie à des membres de sa famille dont trois de ses frères. Aussi, jusqu’à l’adolescence, celle qui a appris le foot dans la rue et s’est endurcie avec les garçons, a joué contre la volonté de sa mère. Puis elle est partie aux États-Unis, aidée d’une bourse, pour y étudier… et y jouer.
Témoin de SF, Brian Pensky, coach de l’équipe de soccer des Tennessee Volunteers, explique quelle joueuse elle est :
« Quand je l’ai vu jouer, j’ai pensé qu’elle était unique et qu’elle avait besoin d’être plus proche du but. Elle a toujours voulu être une n°10, mais je pensais qu’elle devait être une n°9. Parce que les défenseurs ne peuvent pas l’arrêter, ses capacités sont trop spéciales. En plus de sa taille (1m80), elle est athlétique, très rapide, avec un excellent toucher de balle. (…) En France, ce sera plus technique. C’est très bien pour elle, puisque c’est une joueuse technique et cérébrale. J’ai le sentiment qu’elle peut aller très, très haut. J’ai hâte de voir où elle sera dans quatre ans. »
De notre côté, on a hâte de la découvrir, à la Coupe du Monde et avec les Girondines !