France Football revient sur le montage ayant permis le rachat du FCGB
Au-delà de son entretien 100% langue de bois (ou presque) du PDG des Girondins, Frédéric Longuépée, qui n’a malheureusement répondu que… par mail et souvent à côté, France Football publie ce jour un dossier de 5-6 pages sur l’imposture du rachat des Girondins de Bordeaux, en 2018, par le consortium de fonds d’investissement américain GACP – King Street – Fortress.
Comme cela pouvait se sentir dès le début, cette cession par M6 et pour le prix de 100M€ – bien trop cher vu l’état du club, qui s’est depuis encore nettement empiré sous l’action de General American Capital Partners puis celle de KS, ayant évincé GACP en rachetant ses parts et en lui enlevant la gestion des Marine et Blanc – était TRÈS dangereuse, rien que par le montage du rachat. Un montage dont Sud Ouest avait donné les grandes lignes dès 2018 et sur lequel revient FF.
Ainsi, GACP (Joseph DaGrosa Junior et son associé Hugo Varela, les porteurs de tout ce joyeux projet) n’a mis « que » 2M€ pour le rachat du club + 4M€ pour son fonctionnement et puis a convaincu King Street Capital Management (en leur promettant une rentabilité rapide) d’injecter quelques 38M€ d’actions normales et 30M€ d’actions préférentielles. Une pratique appelée LBO (pour leveraged buy-out, traduite communément par « achat à effet de levier ») qui consiste à s’endetter pour racheter une entreprise et à rembourser ensuite grâce aux bénéfices engendrés par la gestion de l’entreprise ainsi rachetée. Sauf qu’un LBO mené par des fonds d’investissement américains ne connaissant pas le football (européen de surcroît), domaine où les clubs ne sont pas des entreprises classiques – loin de là ! -… Bref, le scénario était écrit.
Surtout avec les subtilités du LBO qui a permis le rachat des Girondins. Car, en plus de GACP et de KS, le troisième fonds d’investissement impliqué, Fortress Investment Group, a prêté 40M€ et ouvert 55M€ de ligne de crédit. Le taux d’intérêt de ce manège ? 12%. Cerises sur le gâteau, les accords entre les trois fonds ; qui ont – légalement bien sûr – créé une holding basée au Luxembourg et une société française (La Dynamie SA) afin de faire transiter les fonds en échappant à certaines taxes ; prévoyaient que King Street a droit à ses quelques 10M€ de dividendes par an, indépendamment des résultats sportifs* et financiers du FCGB, tandis que le versement de 10M€ à GACP, au motif des frais engagés, était aussi prévu.
Et le FC Girondins de Bordeaux, dans tout ça ? Victime de ces dérives et simple objet de profit rapide pour des fonds dont le qualificatif de « vautours » par certains n’est ici pas injustifié. Ni plus, ni moins.
C’est bien pour ça, et aussi car le FCGB perd son identité, son âme et son humanité en interne sous l’action des personnes placées par GACP et KS, que les supporters se rassemblent derrière le slogan KING STREET OUT. Car un rachat des Girondins de Bordeaux par un ou des investisseurs mieux intentionné(s) devient une nécessité absolue pour l’avenir du club que nous aimons, mais dans lequel on ne se reconnait plus !
*en imaginant que ça les intéresse…