G. Margotton : « Le Bordeaux – Juve de 85, un souvenir d’enfance très fort »
Nouvel épisode de ‘Pressentiment‘ et nouvelle « question scapulaire » posée par Éric Dagrant, le speaker des Girondins (et de bien d’autres institutions sportives). Cette fois-ci, c’est à la voix de TF1, Grégoire Margotton, qu’Éric a demandé de donner son souvenir lié au club bordelaise.
La réponse du journaliste / commentateur :
« C’est en 84 ou en 85 le 2-0 à Chaban contre la Juve (demi-finale retour de la C1, en 1985 ; NDLR) ? C’est un souvenir d’enfance très fort. Je crois que c’est mon premier souvenir aussi fort d’une équipe. C’est mon premier souvenir aussi fort d’une équipe française en coupe d’Europe. Les Verts, en 1976, j’avais 5-6-7 ans… Je me souviens de Blokhine, je me souviens de Kiev, je me souviens d’Eindhoven. Mais Bordeaux – Juve, là, c’est la première fois qu’on s’est dit qu’on avait une équipe de club qui pouvait rivaliser avec les grands d’Europe. C’est un tournant dans l’histoire de notre foot français, pour moi, ce match-là. Je ne suis pas impressionné par les gens, je pourrais rencontrer une star absolue, où les gens ils seraient comme ça (il mime des mains tremblantes) et moi je m’en fous ; en revanche des gens moins connus qui ont été forts dans mon enfance…
La première fois que j’ai rencontré Marius Trésor et Patrick Battiston, j’étais comme ça (il baisse la tête). C’est normal d’ailleurs. Pourtant, ils n’étaient plus stars, car le grand public ne les connaissait déjà plus, entre guillemets. Mais voilà, ça c’est mon enfance. Après, comme souvenir de Bordeaux, je pourrais te dire le but de Gourcuff contre le PSG en 2009, je pourrais bien te dire la soirée européenne contre le Milan AC en 1996… Si je me rappelle de mes mots aux commentaires sur le but de Gourcuff ? Oui, qu’on le comparerait un peu à Zidane. Ce but il est exceptionnel, mais ce qui me fait rire – parce qu’il m’arrive de le regarder à nouveau – c’est le rire de Christophe Dugarry, à côté de moi. Il est mort de rire car il est comme un gosse. Il est heureux. Il adore le foot donc il est heureux d’avoir vu un truc improbable, parce qu’il est improbable ce but. Et il est mort de rire parce qu’on met le but sur les écrans géants de Chaban-Delmas et le public fait ‘Ouais !’ à chaque geste. C’était extraordinaire. Et les mecs qui viennent lui cirer les pompes derrière. Chalmé, ou je ne sais plus qui vient lui cirer les pompes. C’est magnifique. »