G. Rohr : « Pour avoir l’esprit, l’équipe a besoin d’un bon encadrement »

Durant l’entretien qu’il a accordé ce jeudi à ‘Girondins Analyse (notre émission de radio partenaire, chaque vendredi, de 20h30 à 22h, sur les ondes d’RIG) et qui sera diffusé rapidement, Gernot Rohr, grand joueur et entraîneur du passé du FCGB, a expliqué que pour lui le souci dans la crise actuelle de Bordeaux n’était pas King Street en tant que tel

« King Street ? Ce que je peux vous dire à ce sujet, c’est que l’actionnaire… ce n’est pas si important que ça. L’actionnaire ne doit pas se mêler de la vie du club. L’actionnaire a la majorité des parts, et même 100% après avoir racheté les autres. Donc c’est à lui, après, de mettre en place les gens qui, eux, doivent refléter l’histoire du club et permettre aux suppporters de s’identifier, former une bonne équipe, créer un esprit club. L’actionnaire, ce n’est pas à lui de… A la limite, c’est même mieux qu’il soit loin et qu’ils laissent travailler les gens en place. Dans le passé, on a eu M6, qui était beaucoup critiqué alors qu’ils étaient plus proches, puis Alain Afflelou aussi, que l’on n’a pas oublié. Mais il y avait une histoire, avec cette finale de Coupe d’Europe, cette joie, cette explosion. Moi, je retiens surtout la présidence de Claude Bez, à l’époque où c’était encore une association.

Mais l’évolution du football ça a fait que les clubs sont devenus des sociétés commerciales, après un passage avec des sociétés mixtes où la ville avait son mot à dire. Mais maintenant, c’est indépendant. Ce qu’il faut, donc, c’est que l’équipe, le football, reflète les valeurs du club. Et ça, ce n’est pas l’actionnaire qui va le faire. Mais il doit mettre les moyens pour ça. Là, je vois qu’ils ont acheté un joueur pour 10 millions, Oudin, et d’autres acquisitions avant. L’effectif est quand même là. Mais après, comment cette image est donnée dans le stade, ça c’est la responsabilité du staff. Le président doit aussi être là pour que le staff évolue bien, travaille dans de bonnes conditions et puisse faire les bons choix… mais il y a aussi un directeur du football. On n’avait pas tout ça, à l’époque. Nous, on avait Claude Bez et Didier Couécou, qui étaient Bordelais, plus Aimé Jacquet qui est resté notre entraîneur pendant une décennie. Et ça marchait très bien. On avait aussi un maire, Jacques Chaban-Delmas, qui aimait le football, a soutenu le club, qui a rénové le stade, fait Le Haillan, un des meilleures centres d’entraînement… Maintenant, l’outil est là, le stade est même plus moderne, mais il n’y a pas l’esprit. Et pour avoir cet esprit-là, l’équipe a besoin d’un bon encadrement, pour se battre et donner l’exemple. »

Retranscription faite par nos soins