Gilles Favard : « Dans ma vie, j’ai toujours été clivant, je vis avec ça depuis longtemps »
En entretien pour ‘Dans Le Carré’, la chaîne Youtube étant consacrée au… poker, Gilles Favard, ancien conseiller du président Claude Bez aux Girondins de Bordeaux dans les années 80, explique son parcours, qui l’a mené à être, depuis quelques années, une grande gueule reconnue dans les médias, et surtout La Chaîne L’Équipe, où il sévit.
« J’ai commencé, dès 18 ans, à travailler dans les magasins de sport. Et puis j’ai été le premier en France, dans les années 70, à avoir les droits textiles de l’AS Saint-Étienne et de la Coupe du Monde 78. Ça m’a boosté et j’ai vendu mes magasins. Les droits textiles et le fait d’être proche de la plus grosse agence de marketing sportif des années 80 m’ont ensuite fait pénétrer dans le monde du foot pro, car j’étais un joueur de CFA – DH. J’ai ensuite appris, petit à petit, tout ce qui touchait aux droits et à ce qui pouvait se manipuler dans le monde du foot. (…) J’ai toujours travaillé dans le football et j’ai toujours connu ce monde-là, que ce soit les dirigeants, les joueurs, et donc aussi les journalistes. Toutes les composantes du football en fait. Alors, je ne vais pas dire qu’on m’a souvent appelé comme étant dans les ‘forces occultes » de ce football, mais j’ai toujours participé – sans parler ‘d’homme de l’ombre’ – à connaître un peu tous les cheminements du monde du football. J’ai eu la chance de travailler aux Girondins de Bordeaux à l’époque de Claude Bez, et on va sans doute en parler 5 minutes de Bordeaux. Pour le coup, ça a été une des périodes les plus riches de ma vie. Et quand est arrivé Sébastien Tarrago, journaliste à L’Équipe, il a eu la bonne idée – et je ne l’en remercierai jamais assez – de dire au présentateur Olivier Ménard ; alors qu’il y avait le Mondial 2014 au Brésil et qu’il lui fallait des remplaçants aux journalistes qui partaient là-bas ; que lui connaissait quelqu’un, dans le monde du foot… Après, faire de la télé, c’est autre chose, je n’ai jamais appris, je n’ai jamais fait de media training, mais naturellement j’ai fait de l’antenne et comme je suis un personnage plutôt clivant, qui dit ce qu’il pense, ça a plutôt plu. Donc j’y suis toujours (sourire). »
« Avant ça, quel était mon rapport à la télé ? Je connaissais les Thierry Rolland, Jacques Vendroux etc, et les journalistes du Variétés Club de France, donc j’avais ce rapport, pour avoir joué avec eux, alors je connaissais les journalistes de la presse écrite et télé. Je ne savais, par contre, pas trop comment ça se passait. L’antenne, c’est beaucoup plus compliqué que ce qu’on pense, car on passe quand même en direct donc c’est stressant et fatiguant – contrairement à ce qu’on pense ! -. Cet élément m’a d’ailleurs interpelé, car je ne pensais pas que c’était aussi fatiguant. Après, à la télé, comme dans tous les mondes, il y a des principes, des codes, et il faut les accepter. Sinon, on fait autre chose. Dans ma vie, j’ai toujours été clivant, avec des gens qui adorent et d’autres qui détestent, mais je vis avec ça depuis très longtemps. Donc je préférerais que plus de gens m’aiment, c’est certain, mais est-ce que je ne suis pas, aussi, content que certains ne m’aiment pas… ? Je n’irai pas jusque-là, mais parfois ça m’amuse. Même si, bien que je passe pour un grand méchant, je suis très sensible – car, sans vouloir faire pleurer dans les chaumières, j’ai perdu un enfant dans un accident -, mais surtout chambreur. Je sais que, parfois, j’ai un peu dépassé les bornes… On me demande parfois de me calmer, mais ce n’est jamais bien méchant. Et puis, surtout, je relativise facilement. »
« Mon compte Twitter ? Vous savez, je suis quelqu’un qui vit encore au siècle dernier… Le téléphone, je ne sais pas m’en servir, et je ne suis pas un maniaque de ce genre de choses. Je ne tweete que depuis mon ordinateur car je le maitrise, et voilà. Twitter, ça m’amuse. Mais parfois je m’énerve un peu, alors que je ne devrais pas répondre. Mais comme je suis un garçon un peu impulsif, des fois… En tout cas, si je pouvais me passer de ce réseau je m’en passerai. Mais dans l’époque actuelle des médias, de la communication, je pense que c’est devenu un mal nécessaire. Moi qui connais bien les droits télés, du fait de ma vie professionnelle passée, je crois qu’on rentre dans les droits digitaux, qui seront très importants dans les 10 années à venir, et ces droits-là vont automatiquement être très sollicités. »
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