Guy Lacombe : « Je n’ai jamais imaginé que Zidane deviendrait le meilleur »

Pour FootDAvant.fr, l’ex attaquant professionnel Guy Lacombe (FC Nantes, RC Lens, Toulouse, Rennes, Tours, Lille et Cannes) parle d’un certain Zinédine Zidane. Avant de venir aux Girondins de Bordeaux (1992-96), le futur immense meneur de jeu des Bleus, de la Juventus de Turin et du Real Madrid est en effet passé entre les mains de Lacombe, alors formateur de l’AS Cannes, avant de devenir coach de Toulouse, Guingamp, Sochaux, du Paris Saint-Germain, du Stade Rennais et de l’AS Monaco.

Un souvenir fort pour Guy Lacombe, désormais à la retraite, qui raconte sa vision privilégiée de Zizou, actuel entraîneur du Real Madrid :

« Zidane ? Je ne l’ai pas formé, je l’ai accompagné. C’est important de savoir que rien n’a été facile pour Yazid. Je l’appelle Yazid car c’est son deuxième prénom et on l’appelait comme ça à Cannes. C’est quand il a été transféré à Bordeaux que j’ai su qu’il s’appelait Zinédine. Il est arrivé en équipe réserve à 17 ans et il a dû faire face à une grosse concurrence. Et à chaque fois, il a su franchir les obstacles. Il avait déjà des qualités mentales énormes. Techniquement, il était bon quand il avait le ballon, mais moins quand il ne l’avait plus. Il n’était pas extrêmement performant de la tête. On lui a fait prendre conscience de l’importance de cet aspect du jeu dans le football moderne. Surtout quand on mesure 1m87. Ce que je retiens de lui, c’est qu’il était à l’écoute.

Ma première rencontre avec lui ? J’ai joué avec lui. Quand il est arrivé au club, en 1987, je me suis blessé assez vite au mois de septembre. J’ai repris en réserve avec lui. Si j’avais conscience du joueur qu’il allait être ? Honnêtement, non. Zinédine Zidane, je n’ai jamais imaginé qu’il deviendrait le meilleur joueur du monde. Nous, ce qu’on voulait, c’était que nos jeunes jouent en équipe première à l’AS Cannes. Voilà. Puis qu’ils puissent vivre de leur passion. A l’époque, au niveau du recrutement, le boulot était très bien fait. Au tout début, à Cannes, on avait les troisièmes ou quatrièmes choix dans le recrutement des jeunes. Yazid, personne ne s’est battu pour l’avoir à l’époque. (…) On était loin de penser que Zinédine Zidane allait devenir Ballon d’Or.

Ce que je pense avoir apporté ? J’ai essayé d’être le plus juste possible, déjà. Je parle de la justesse dans l’enseignement du football. L’idée était que le potentiel puisse évoluer dans le cadre de la progression de l’équipe. Et je me souviens qu’avec chaque jeune, je me disais : « Il faut qu’il ait une qualité forte », même s’il était moyen dans d’autres domaines. »