J. Faubert décrypte ses ex coaches au FCGB et encense surtout F. Gillot
Toujours lors de son long entretien pour ‘100% Ligue 1‘, l’ex joueur de couloir des Girondins de Bordeaux, Julien Faubert, s’est souvenu des différents coaches qu’il a eu à convaincre, avec beaucoup de mots sympas pour chacun ; et surtout un :
« Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset, je les ai eus deux semaines, et après je suis parti (à West Ham). Mais j’ai pu voir, et ensuite j’ai énormément échangé avec les joueurs, que Gasset était l’homme du terrain, quelqu’un de très proche des joueurs, avec une psychologie, qui comprend très bien l’être humain. Donc il arrivait à tirer le meilleur de chacun, alors que Laurent Blanc, de par son aura, il en imposait énormément. Et quand il te disait quelque chose, tu l’écoutais et le suivais. Du coup, ce binôme-là a bien fonctionné car la balance était équilibrée. Ils se comprenaient très bien et étaient en osmose, donc ça marchait très bien : Gasset au contact des joueurs pour taper sur eux ou rigoler avec eux quand il fallait ; et Laurent Blanc qui survolait et intervenait si besoin.
Ricardo ? C’était un peu mon père spirituel, mais j’ai un peu vécu ça comme un rêve de gosse à l’époque car n’importe qui veut entendre la musique de la Ligue des Champions. C’est mythique. On a joué dans des ambiances, en faisant une épopée vers la découverte du haut niveau, comme à Galatasaray, ou à Liverpool… Découvrir ça, pour moi, et me dire que mes potes d’enfance et ma famille voyaient ça, le mardi ou mercredi, c’est un truc fort. Donc tout ça, ce parcours en C1, c’était très enrichissant pour me rendre compte, aussi, qu’il me restait du travail à faire. J’avais touché le très haut niveau, le côté international, donc oui c’était très agréable ; bien sûr !
Francis Gillot ? J’avais les mêmes a priori que vous, que tout le monde, sur Francis Gillot – il ne sourit jamais etc – ; et je l’ai eu comme coach… Et c’est un super mec ! Lui, c’est le gars typique du Nord, avec un très grand cœur. J’ai beaucoup d’affinités avec les mecs du Nord moi, parce que je suis Normand, donc on a un peu la même mentalité : on est des gens où il faut casser cette carapace et ensuite on donne tout. Et en plus, ce mec-là (Gillot ; NDLR), c’est un très bon technicien. Il a une communication de merde (rire), mais c’est la seule chose. Sauf que, malheureusement, quand tu fais ce métier, tu ne peux pas…
Par contre, j’ai appris énormément avec lui. C’est quelqu’un qui, les yeux fermés, m’a fait confiance quand je suis revenu de Turquie, alors que je m’entraînais avec la réserve de Bordeaux. Mais lui m’a dit que c’était un manque de respect et donc que je devais venir m’entraîner avec eux. Puis quand il m’a vu m’entraîner, il m’a dit qu’il voulait me faire signer parce que j’étais encore en forme. Voilà, simple ! Donc oui, c’est un mec qui, quand il te sort des blagues, tu ne sais pas s’il veut vraiment rigoler ou pas, mais quand il a son petit rictus tu te dis qu’il veut rire (sourire)… En fait, je le dis clairement : pour moi, c’est un mec qui a tout compris au foot. Avec l’expérience que j’ai maintenant, et toutes les années que j’ai pu faire, je vois qu’il faut se comporter comme ça avec certains médias. C’est ce que Zlatan Ibrahimovic a compris, lui aussi. Tu dois être comme ça, car à un moment donné tu essayes d’être bien, de donner des choses, de donner un peu de quoi écrire à la presse ; mais dès qu’ils en ont l’opportunité – dès la première – ils te tabassent. Donc à partir de là, il a tout compris Gillot : ’Vous êtes cons ? Je vais être con’. Ça ne l’a pas aidé, malheureusement, mais c’est un technicien hors pair, et un très bon entraîneur. »
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