J. Faubert : « Le N°10 en EdF ? J’ai été un peu chambré par les anciens »
Joint par PKFoot, l’ancien latéral droit des Girondins de Bordeaux, Julien Faubert, retrace son parcours atypique (Cannes, Bordeaux, l’équipe de France, West Ham, le Real Madrid, les Girondins encore, puis des expériences en Turquie, Écosse, Finlande et Indonésie), lui qui travaille pour devenir entraîneur désormais et passe donc ses diplômes du côté de Fréjus – Saint-Raphaël. Resté attaché au FCGB, le natif du Havre parle des Marine et Blanc avec respect et reconnaissance, avant de s’attarder sur ses courts passages au Real et en Bleu :
« Ce que je conserve de mes débuts ? Au départ, devenir footballeur pro, c’est un rêve de gosse, donc je ne garde que de bons souvenirs de mes débuts pro, avec Cannes et Bordeaux, où j’ai tout connu, car c’est là que j’ai appris à devenir pro. Je ne peux en garder, à partir de là, que des souvenirs positifs. (…) Maintenant, je regarde plus le foot avec du recul et avec le côté entraîneur, ce vers quoi je m dirige : la tactique, les déplacements… Donc j’observe les matches différemment par rapport à avant, mais je me rends compte – sans m’identifier forcément à un joueur actuel – que les joueurs, maintenant, sont de vrais athlètes, allant très vite, étant très costauds, ce qui était déjà un peu notre cas à l’époque mais en plus pointu à présent. Sinon, au niveau des clubs, je me rends compte que c’est encore plus professionnel, qu’on joue tout sur des détails, ce qui était moins le cas avant. Le football de maintenant, je l’aime car il est engagé, mais je ne m’identifie pas vraiment à un joueur actuel. En tout cas, le coaching, c’est ce que j’aime et ce que je veux faire, car je pense que je vais m’éclater ; d’abord en me faisant la main avec une équipe de jeunes ; même si je sais qu’un ancien joueur pro n’est pas forcément un bon entraîneur.
Le joueur qui m’avait le plus impressionné pendant ma carrière ? Chez mes partenaires, quand je suis passé au Real, j’ai touché les meilleurs du monde. Et là, celui qui m’a le plus impressionné, vraiment, c’était Guti, car il avait un sens du jeu, une vision du jeu et une technique extraordinaires. Après, dans cette équipe, Raul, Van Nistelrooy et même Higuain et Robben étaient impressionnants, mais Guti avait quelque chose de différent, une lumière qu’il avait parfois – même si au niveau du caractère c’était un incompris je pense -. Donc c’était fort de vivre ça en vrai, de l’intérieur. Je pense que Guti était sous-côté, car son caractère et ses colères pouvaient le desservir, mais c’était un génie dans l’âme et, ouais, il m’a vraiment impressionné.
Les Bleus et le N°10 que j’ai porté pour ma seule sélection (le premier N°10 après la retraite de Zinédine Zidane, en 2006 , NDLR) ? Tout d’abord, je ne l’ai pas décidé, car j’étais le petit jeune qui venait d’arriver. Donc je pense que c’était le maillot qui restait, et on me l’a donné comme ça… Sur le coup, car je n’étais pas au courant, quand j’ai vu le numéro en arrivant dans le vestiaire, ça m’a fait quelque chose. Je me suis dit : ‘Ah ouais, on me donne le N°10’… Je savais tout le poids que ça avait en équipe de France, donc je me suis dit que ça allait être un peu étrange. Et puis, très vite, on se met dans le match (en Bosnie ; NDLR), alors on oublie vite, et ça reste un numéro comme un autre. Mais au départ, ouais, je me suis quand même fait un peu chambrer dans les vestiaires par les anciens et donc, au départ, pendant une fraction de seconde, ça m’a fait quelque chose. Mais très vite on se remet dans la préparation du match… et on oublie. »
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