J. Gourvennec : « Les joueurs ont envie de porter intérêt à ce qu’ils font »
En période « sabbatique » en tant qu’entraîneur, l’ancien coach de Guingamp et Bordeaux, Jocelyn Gourvennec, accorde un entretien à Onze Mondial, expliquant notamment sa vision du football et celle de son rôle de coach, avec des approches assez romantiques :
« Quand j’étais petit, j’étais convaincu que je ferai une carrière de joueur, mais je n’avais même pas commencé ma carrière de joueur que je voulais devenir entraîneur. J’ai toujours eu ça en moi, c’est difficile à expliquer. Comme joueur, j’ai toujours aimé comprendre ce qu’on faisait, pourquoi on le faisait. C’est pour ça que mon passage à Nantes a été très important, parce que toutes les idées de jeu que j’avais en tant qu’entraîneur, je les ai touchées à Nantes. C’était au plus haut niveau, notamment en Ligue des Champions, avec des entraîneurs comme Suaudeau et Denoueix. Ce passage m’a renforcé dans l’idée qu’on pouvait jouer au haut niveau avec des idées bien définies sur le jeu et surtout sur le jeu collectif. (…) Le vécu de joueur pro ? On peut faire sans, mais je pense qu’on gagne du temps lorsque l’on a été joueur et que l’on a joué à haut niveau. Pas trop sur la compréhension du jeu, car on peut ne pas avoir joué et bien comprendre le jeu et bien le transmettre, mais sur la connaissance d’un vestiaire, sur la manière dont réagit un joueur à toutes sortes de situation.
(…) Les joueurs, aujourd’hui, ont envie de porter de l’intérêt à ce qu’ils font. Et l’entraîneur doit mettre cela en place. Mes principes, c’est plutôt avoir un jeu où on repart, on joue au sol et on trouve un relais avec les milieux de terrain pour ensuite toucher les joueurs offensifs et les accompagner. Ce qui est difficile dans le football – car toutes les équipes sont très bien organisées et préparées sur le plan athlétique – c’est de trouver les espaces dans le dos de l’adversaire. Pour pouvoir y arriver, il faut aller un peu plus vite qu’il y a quelques années. C’est pour cela qu’on a beaucoup de jeu de transition aujourd’hui. Cela passe par du travail tactique à l’entraînement. »