Julien Bée : « Rolland Courbis disait aux joueurs de faire beaucoup de bruit dans le tunnel de Lescure »
En pleine promotion de son troisième ouvrage, encore coécrit avec Laurent Brun, sur le Parc Lescure (« Lescure, 80 ans d’histoires, de sports et d’évènements », aux Éditions Sud Ouest, en vente actuellement, 29.90€), Julien Bée a raconté, sur Radio CHU, une anecdote à propos du fameux tunnel de l’ancien stade de nos Girondins de Bordeaux. Cela concerne, notamment, Rolland Courbis et Bixente Lizarazu.
« En fait, ça part de Rolland Courbis, dans les années 90, lui qui demandait aux joueurs d’arriver sur le terrain en courant, dans ce long tunnel, qui est toujours le plus grand d’Europe pour un stade je crois. Aujourd’hui, il y a une sorte de moquette façon pelouse synthétique, mais à l’époque, c’était du béton, et les crampons étaient en fer… Et donc ça faisait énormément de bruit quand les joueurs couraient dans le tunnel, et le but c’était de faire exprès d’en faire le plus possible, pour faire peur aux adversaires. Et Bixente Lizarazu nous racontait que ça marchait à chaque fois, à tous les coups, car on voyait de la surprise sur le visage des joueurs adverses. Et les Bordelais arrivaient quand même en attroupement, à la queue leu leu, en courant tous. Et Bixente nous disait qu’on pouvait savoir, dans le couloir, si Bordeaux allait gagner le match ou pas. »
Précisions de Laurent Brun par rapport à cette anecdote :
« Lors de la saison du titre, en 1998-1999, Michel Pavon faisait pareil, il avait repris le truc, et puis les joueurs girondins criaient même… Ils était toujours les premiers à sortir sur la pelouse, ils arrivaient comme un troupeau, en criant, et ça faisait vibrer les murs. C’était une manière d’intimider l’adversaire, qui entendait ça dans le vestiaire d’à côté. Mais ça, c’est une grande tradition dans ce tunnel, même avant qu’il ait sa longueur actuelle, car avant 87 il y avait une déviation et il débouchait sous le virage sud, avec l’entrée des joueurs derrière le but. Mais, déjà c’était bien bouillant, et Raymond Domenech – champion de France avec les Girondins, avec ça bonne grosse moustache de Gaulois, plus sa hache et sa massue dans les mains – disait la même chose que Liza : en un coup d’œil, en regardant l’adversaire dans les yeux, avant le match, on savait… Maintenant, avec les caméras, les rugbymen de l’UBB ne peuvent même plus se bastoner (rire) ! »