Julien Cazarre fait un bilan (très) acide de la reprise ratée du FCGB
Julien Cazarre (ici et là) s’était déjà moqué de Joe DaGrosa et du projet flou des repreneurs américains des Girondins, en qui il ne croyait pas vraiment. Alors, quand (malheureusement pour l’avenir du FCGB…) les blagues sont au moins rejointes par la réalité, l’humoriste foot d’RMC ne se prive pas de continuer, comme dans sa chronique du jour.
« Je pense qu’il est temps de faire un constat de la magnifique gestion du club bordelais par GACP, ce gestionnaire avec lequel tout le monde aux Girondins dégage un sentiment de bien-être. GACP. Ah, GACP… GACP comme GAC-perdu de pognon avec ces cons, GAC-participé à cette mascarade que vous appelez la Ligue 1, GAC-payé des chèvres à coup de salaires hollywoodiens, GAC-pris les actionnaires pour des gogos, GAC-placé de valise au Panamo ou dans les îles Caïman – enfin j’espère, parce que sinon je suis assez con -… Donc GACP ; voilà. Tout était dans le titre. GACP, c’est quand même le gestionnaire du club des Girondins de Bordeaux, magnifique, mais Bordeaux ce n’est pas que ça. C’est aussi le président Longuépée. Alors lui, c’est bien, sauf quand c’est toi qui fais le fourreau. Et vu comme les Girondins ont mal au cul en ce moment je pense que s’il s’était appelé Grosconcombre ça aurait été pareil ! On la comprendrait juste un peu mieux, c’est tout.
On se souvient tous qu’M6, l’ancien propriétaire du club, avait dit : ‘On va vendre que si on est sûr que le prochain propriétaire est fiable’. Avec le recul, c’est vrai qu’on se marre. Ils se sont pas foutus de notre gueule, ils ont vendu à un fonds de pension américain qui connaissait que dalle au foot, dont la gestion a été assurée par un amerloque à casquette qui comprenait que dalle au foot avec un président dont le seul rapport avec le foot c’est qu’il a bossé au développement de la billetterie du PSG en 2012. Et s’il connait bien la porte d’Auteuil, c’est surtout car il a taffé pendant 10 ans à Roland Garros, donc c’est pas vraiment du foot. Alors si vous voulez, on avait là un triumvirat avec lequel t’étais sûr de gagner. Vendre un club à un fonds de pension américain, c’est un peu comme filer sa fille de 8 ans à garder à Émile Louis. Tu t’attends à quoi ?! Alors, tu peux le faire, mais tu risques de la retrouver dans un état un peu différent à l’arrivée… Et le plus hallucinant, c’est que, sportivement, les résultats ne sont pas cata. En même temps, vu le niveau de la Ligue 1, si tu enchaînes 3 victoires et 1 nul t’es sur le podium. Le dauphin de Paris, dans notre championnat, il a quand même Amavi, Bouna Sarr et Valère Germain… Mais c’est peut-être plus une carpe ou une truite, éventuellement, qu’un dauphin ; trop noble. »
« Enfin, bon, aux Girondins, le vrai directeur sportif c’était pas Joe DaGrosa – on le sait – mais c’est un autre humoriste ; même si Joe nous fait bien marrer sans que ce soit son métier : notre ami Baptiste Lecaplain. Je pense à chaque fois à lui, mais c’est vraiment le seul mec qui ferait des crises d’urticaire à propos de ce club. Il a un malaise, lui qui se bat pour le club en interne, dès que Kamano rate un contrôle, que Koscielny a un souci, que Jimmy Briand approche la femme d’un coéquipier – on aurait tous peur là ! – ou que Pablo fait une glissade alors que l’attaquant célèbre déjà son but. Donc pauvre Baptiste ! En plus, il a rien compris aux Girondins, car un vrai supporter bordelais ne stresse pas. Il est content quand ça gagne, mais quand ça perd il va se faire des huîtres au Cap Ferret et il met son pull Marine sur les épaules ; car je rappelle bien que le scapulaire c’est juste un hommage à ça, à cette élégance du pull sur les épaules avec les manches croisées sur le torse. C’est juste ça, voilà.
Après, on reproche aux Amerloques de rien connaître au ballon, mais s’ils y connaissaient quelque chose je crois qu’il n’investiraient pas dans ce club ! Le souci, c’est ça : un mec qui connait le ballon, honnêtement, il va pas investir dans un club de Ligue 1. Y a des logiques dans la vie. Alors on peut jouer sur l’affectif, mais bon on sait qu’à Bordeaux, les milliardaires, ils s’en battent les coui*** du foot. Comme pour le milliardaire Dugarrry : le foot c’est pas sa passion, mais son métier, et le seul club pour lequel il investit c’est un club de golf. Bordeaux, je rappelle que tu y as quelques uns des plus grands industriels français mais que tu n’as rien trouvé de mieux comme sponsor que ‘Bistro Régent’. Et encore, c’est car ‘Flunch’ voulait pas et que ‘La Halle aux Burgers’ était fermée. Mais t’imagines : ‘Bistro Régent’ !? Ton derby, je te rappelle que c’est contre Toulouse et qu’eux c’est même pas un club de foot… Donc imagine la région de la lose. Faut pas miser sur le foot. Alors l’étiquette elle était belle, comme le vin bordelais – faut venir pour ça, pas pour le foot -, sauf que c’était une vieille piquette madérisée qui pue la pisse ; mais pas grave. En fait, Bordeaux, en vin c’est bon, mais en foot c’est du Beaujolais nouveau. Le Ricain, tu l’as amené au Haillan, il s’est cru dans un château Saint-Émilion, il a signé en bas de la page et voilà. C’est ce qu’ils ont fait, M6. Alors au lieu de critiquer, les Bordelais, soyez déjà heureux qu’il y ait eu des gogos pour dire qu’ils allaient mettre 5 euros dans ce club, car moi je connais le ballon et bah donc j’irai pas. »
Retranscription faite par nos soins