K. Djaziri : « Dugarry a perdu l’âme du foot face à l’exigence du très haut niveau »

Bavard, notamment sur les Girondins du présent (Eduardo Macia, Laurent Koscielny etc), l’agent Karim Djaziri a aussi parlé, dans son interview pour la nouvelle émission ‘AS Foot‘ (diffusée sur Twitch), de l’ancien attaquant international français de Bordeaux, Christophe Dugarry. Il raconte que le talent de Duga n’était pas une légende – mais faut-il encore le rappeler… ? -, sauf que le joueur formé au FCGB n’a pas supporté l’hyper exigence des grands clubs étrangers :

« Si Dugarry était aussi fort que Zidane quand ils étaient jeunes ? Mais oui, c’est vrai, je te le dis. Dugarry, c’est un passionné. Après, Christophe, j’en ai parlé deux-trois fois avec lui, et tu sens que ça lui tient à cœur, car Christophe ce qui lui est arrivé c’est qu’il est parti de son petit cocon bordelais où tout le monde lui disait bonjour, où il voyait ses parents à midi, pour aller chez le monstre italien du Milan AC… Mais si tu n’as pas de talent, tu ne vas pas au Milan, et pareil pour le Barça après ! Des fois, ‘à 20 ans, tu connais un ‘déphasage’, tu sors de ta capsule, mais Christophe arrivait à un âge plus mature et n’a pas compris cette exigence. Aux Girondins, il arrivait en retard, il y avait Pierrot Labat qui le saluait, ils allaient au château, ils buvaient un café ; et voilà. Mais à Milan, au centre de Milanello, c’est l’usine quoi. Et il a perdu l’âme du foot pour lui, face à cette exigence du très haut niveau, qu’il n’avait pas connue à Bordeaux. Et beaucoup de joueurs se brûlent les ailes quand ils arrivent au Bayern ou dans un club du Top 10 mondial, car ils ne comprennent pas cette exigence, le fait que n’importe quel jeu à l’entraînement c’est un match de Champions League.

Pour vous dire, Karim (Benzema, dont il a été le conseiller ; NDLR), des clubs de Ligue 2 le voulaient en prêt quand il avait 16-17 ans, et Lyon hésitait. Mais j’ai dit non, car je préférais qu’il ait la garantie de s’entraîner tous les jours avec les pros à Lyon, le Lyon de 2004-2005, où c’était Champions League tous les matins à l’entraînement. J’étais déjà convaincu qu’il aurait une grande voire une très grande carrière, et il a progressé à toute vitesse, mais il fallait être patient pour qu’il joue. Et maintenant, tu as plus de mal à faire comprendre ça à un jeune, vu qu’ils préfèrent aller jouer à Guingamp, en D2, que de rester s’entraîner en D1 et de jouer en CFA. (…) Et quand, comme à Bordeaux avec Lizarazu et Dugarry, tu as des jeunes de talent qui sortent, dans des bonnes promotions, tu as tout de suite une grosse plus-value, avec des mecs que tu as formé, sans avoir besoin d’acheter des joueurs. Lyon a connu ça, Nantes aussi… »

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