L. Obraniak : « Arrêtons la mascarade, Ricardo est en droit de représenter Bordeaux comme entraîneur »

Dans notre émission  ‘Girondins Analyse’, vendredi, sur la radio R.I.G, l’ancien joueur offensif des Marine et Blanc, Ludovic Obraniak, a été questionné sur l’atypique duo d’entraîneurs des Girondins de Bordeaux : avec un ‘manager’ (Ricardo, de retour à Bordeaux plus de 10 ans après son départ) qui gère les entraînements mais n’a pas vraiment le droit d’être coach avant et pendant les matches de façon officielle et un préparateur physique (Éric Bedouet) qui est le coach officiel vu qu’il a les diplômes. Un attelage assez bancal sur le papier, mais qui tient mieux en pratique, grâce à la complicité entre les deux hommes.

Vantant Bedouet, qu’il a connu durant ses deux ans (janvier 2012 – janvier 2014) passés sous le maillot des Girondins, Obraniak s’émeut ensuite du fait que Ricardo se voit refuser le droit d’être entraîneur après tout ce qu’il a fait :

« Éric Bedouet ? C’est l’homme de ce club, comme beaucoup de clubs en ont un. Il est dévoué aux Girondins, et il a presque tout fait niveau coaching depuis 20 ans, surtout à la préparation physique, mais aussi comme entraîneur. C’est une personne particulièrement attachante, qui connait très bien la maison et qui relève le défi qu’on lui donne à chaque fois, même si c’est loin d’être simple, et encore cette année. Mais, encore une fois, il s’en sort avec brio je trouve. Après, par rapport à Ricardo, mais arrêtons les conneries… Il ne faut pas laisser Éric communiquer à la presse alors que c’est Ricardo le coach et que tout le monde le sait. Ricardo, il a été joueur quand même, et un grand joueur, dans le championnat de France, puis il a entraîné Paris, Bordeaux, Monaco, ainsi qu’au Brésil. Ce n’est pas un étranger complet, il a déjà fait ses preuves, donc qu’on arrête cette mascarade : il est parfaitement en droit de représenter les Girondins comme entraîneur face aux médias. Mais je crois que, quelque part, ça l’arrange un peu d’éviter ça, car les rendez-vous médiatiques ne sont pas les préférés des entraîneurs. Après, lui, c’est surtout le fait qu’on l’en empêche le souci.

Ludovic Obraniak :

L’UNECATEF, c’est le syndicat des entraîneurs, donc je comprends qu’il défende les entraîneurs français et ne veuille pas que quand il y a un poste un coach français n’en profite pas. Mais dans les faits, ce n’est pas si simple, donc je trouve ça ridicule. En plus, ce n’est pas comme si Ricardo était complètement étranger, donc rien que par respect pour tout ce qu’il a fait dans le football et en France il devrait avoir une dérogation. Maintenant, qu’il ne puisse pas parler aux médias ou se lever du banc, je ne pense pas que ça perturbe trop les joueurs, car ils sont focus sur le plan de jeu à appliquer. Mais c’est vrai que ça peut leur manquer un peu, malgré tout, que le coach puisse les recadrer. Le match de foot, ça reste une relation communicative, donc si elle est coupée je suppose que certains joueurs en pâtissent, notamment les plus jeunes, qui peuvent ressentir ce besoin d’être encouragés, replacés, quand ils jouent devant les bancs. Alors, au final, pour moi c’est tout de même un petit frein. »