L. Obraniak : « Si je suis inquiet pour Bordeaux ? Comment ne pas l’être ? »
Dans ‘Les Grandes Gueules du Sport‘, hier, sur RMC, l’ancien joueur offensif international polonais de Metz, Lille et Bordeaux, Ludovic Obraniak, a donné plusieurs analyses générales, en cette période de fin de mercato, indiquant aussi, et à nouveau, être inquiet pour les Girondins :
« Aujourd’hui, les jeunes, c’est ce qui coûte le plus cher sur le marché. A 15M€, comme 9, par exemple, Marseille a pris un joueur de 29 ans (Dario Bendetto), car un jeune à fort potentiel c’était trop cher. (…) Mais le football, c’est aussi, trouver des bons coups, pas juste avoir des millions et faire des recrues faciles où tu n’as qu’à surenchérir constamment. L’entraîneur, c’est pareil, il faut prendre celui qui va optimiser ton groupe. Et au-dessus, la cellule de recrutement et les dirigeants doivent faire des coups intéressants ; pas juste se placer sur la pépite du moment que seul le PSG peut recruter.
(…) Si je suis inquiet pour Bordeaux après leur défaite d’entrée de championnat à Angers ? Oui, forcément. Comment ne pas être inquiet ? Quand Paulo Sousa arrive, l’effectif il est moyen, donc on le laisse travailler tranquillement, pour évaluer en attendant la saison prochaine. Mais c’est dur de se positionner, surtout qu’au mercato ils ont bien du mal à attirer de l’expérience pour passer un cap. Koscielny, là, il va avoir 34 balais, mais il est attendu comme le messie… Au-delà de stabiliser la défense, on attend de lui qu’il fasse beaucoup. Mais samedi, à Angers, le milieu était très jeune. Bordeaux dit avoir quand même de l’ambition, mais deux gamins de 17 et 19 ans (Albert Lottin et Aurélien Tchouaméni, NDLR), c’est compliqué… Et derrière, en attendant Koscielny, ils ont de bons défenseurs mais entre Pablo et Mexer c’est très moyen dans la relance. Personne ne prendra de responsabilités à ce niveau, alors les gamins tu ne peux pas leur faire porter le poids du jeu des Girondins. Donc Laurent Koscielny il apparaît comme celui qui doit sortie la balle, créer les décalages ; mais il n’est pas numéro 10 ni un organisateur de jeu.
L’urgence, à Bordeaux, c’est de trouver des milieux de terrain. Devant, à la limite, ça va : entre Kalu, De Préville et Briand ; c’est jouable. Mais au milieu, là où tout se joue aujourd’hui, il faut des garçons un peu plus évolués. Tes jeunes, tu peux les faire jouer, ok, pas de soucis, mais il faut les encadrer avec un ou deux mecs d’expérience. Il y a des idées à avoir. Yohan Cabaye, par exemple, il est sans contrat… pourquoi pas, non ? Aujourd’hui, Bordeaux a l’air d’être comme l’OM : ils ne peuvent pas dépenser des cents et des milles, s’envoyer en l’air… Et aujourd’hui, ce qui coûte le moins cher, c’est les trentenaires. Bordeaux a besoin d’expérience, et bah voilà (rire) ! »
Ex coéquipier d’Obraniak à Lille, Cabaye (33 ans) sort d’une expérience d’un an à Al Nasr (Dubaï). Comptant 48 sélections en A avec la France, il a aussi évolué à Crystal Palace, au Paris Saint-Germain et à Newcastle.