Le plan de Stéphane Martin pour que la formation aide, à terme, à investir plus dans les transferts
Après avoir défendu la politique (récente) de recrutement des Girondins de Bordeaux, à travers le cas d’Ulrich Ramé, qui la coordonne en tant que « directeur technique », Stéphane Martin a tenu à en faire de même avec… la formation. Le tout nouveau président du FCGB se satisfait du travail effectué au Haillan, mais aimerait affiner la politique de jeunes du club pour en faire un vrai modèle de gestion et un levier de développement économique et sportif, à moyen terme.
« On a souvent entendu, ces derniers temps, que la formation bordelaise était nulle, mais l’an dernier nous étions le 4ème centre de formation français selon les critères de la FFF et dans le top 10 européen ; 9ème je crois ; des clubs formant le plus de joueurs… Donc voilà. Bon, il est vrai qu’en France, on a un peu la ‘malchance’ d’avoir l’Olympique Lyonnais, qui est le deuxième centre de formation européen derrière le FC Barcelone, et probablement le premier si on prend en compte leurs moyens inférieurs, mais j’ai quand même du mal à entendre l’idée que Bordeaux soit nul à la formation vu nos résultats. Même s’il est vrai qu’on est moins bon que Lyon, club qui est assez proche de nous géographiquement. Mais il y a eu des matches, encore récemment, où la moitié de l’équipe sortait du centre de formation. Donc c’est pas si mal d’être nul comme ça… (rire)
(…) Au niveau de la réserve, ce serait mieux d’être toujours en CFA, c’est sûr, mais est-ce vraiment si grave d’être en CFA 2 ? Le vrai problème serait de tomber un cran plus bas, comme on a pu le craindre en début de saison, avant que l’on redresse la barre et qu’on fasse une super série. Là, le niveau pour former les jeunes au monde pro, au-delà du prestige du club, en prendrait un coup, car le niveau ‘Honneur’ est vraiment moins bon. Mais entre CFA et CFA 2, il y a assez peu de différences. Ce qui n’empêche pas que la descente en CFA 2 est décevante et ne correspond pas aux objectifs qu’on se fixe ; et ceci est très important ; bien qu’ils ne soient pas vitaux, sportivement et financièrement. Mais il faut aussi comprendre pourquoi la réserve est descendue… Beaucoup de joueurs majeurs sont montés en pro d’un coup, car il y avait des besoins, par rapport aux blessés notamment, et donc le niveau global de l’équipe s’en est ressenti, parce que c’était des U19, très jeunes, qui ont joué. Je crois vraiment que si la CFA de la saison passée avait effectué toute la saison avec l’effectif initial elle ne serait pas descendue.
En tout cas, oui, la formation reste un axe prioritaire à Bordeaux. C’est même un peu une obligation. Les joueurs à 15-20 millions, rien ne dit qu’on n’ira pas les rechercher un jour, car c’est aussi enclencher un cercle vertueux que de le faire, dans un second temps. L’Olympique Lyonnais, par exemple, veut de nouveau aller chercher des joueurs à 15-20 millions, mais c’est aussi, d’abord, parce qu’ils ont un centre de formation qui est devenu très performant et dès qu’ils font monter un de leurs gamin en équipe une, il devient alors un titulaire, et donc quand ils le vendent, ils peuvent aller chercher un Memphis Depay à Manchester United. Tout cela n’est donc pas totalement dissocié et c’est même très intimement lié. Aujourd’hui, c’est sûr qu’on n’est pas du tout dans une situation pour aller chercher des joueurs à 15-20 millions, mais les progrès éventuels que peut faire le club, et notamment à travers l’amélioration de la formation de jeunes joueurs, permettront peut-être un jour de revenir dans des recrutements et aussi des contrats qui seront d’un meilleur standing. »