Les meilleurs et pires souvenirs de F. Brunet (UB 87) avec les Girondins
Invité de la radio ARL (émission ‘Top Girondins‘), vendredi dernier, Florian Brunet, faisant partie des porte-parole reconnus des Ultramarines Bordeaux 87, a parlé de ses meilleurs souvenirs et sensations de supporter des Girondins de Bordeaux, lui qui est aux UB depuis… 1994 et supporte « depuis Alain Roche » (précédent invité, NDLR) ! Florian partage ensuite un regret fort, concernant le Parc Lescure… et raconte un peu l’histoire du groupe.
« Mes meilleurs souvenirs ? Oh, il y en a tellement… Et il y a plusieurs aspects. Sportivement, c’est le quart de finale de Ligue des Champions, cette épopée-là, c’est le summum. Après, le déplacement à Caen, du titre de 2009, le match contre Olympiakos, le titre de 99, mais c’était un peu plus inattendu, alors que Caen et la fête qui a suivi… A cette époque, on était dans une autre dimension, on marchait vraiment sur la planète du football français. Mais des souvenirs, il y en a tellement… Et malheureusement, on en oublie. La fin à Lescure ? Oui, pour nous Adieu Lescure – on dit exclusivement Lescure (sourire) -, c’est énorme, bien sûr. Mais ça c’est encore une autre dimension, car pour beaucoup ils disent que c’est le plus beau jour de leur vie, après un mariage ou bien la naissance d’un enfant, car ça dépassait le cadre du football et que c’était un moment mythique qui a vraiment marqué toute une génération. Puis le concert après le match contre Nantes, c’était juste un moment d’ivresse, de joie collective, comme le tifo, l’ambiance générale, la journée place de la République… bref. On ne ressent ça, même si c’est différent, que pour un quart de finale de Ligue des Champions, ou un titre de champion du monde. C’est assez extraordinaire. Donc ‘Adieu Lescure’, c’est un très grand souvenir, oui, bien sûr.
Si je suis retourné à Lescure, depuis ? Oui, pour voir la finale de la Coupe du Monde. Mais voilà, c’est tout. Je n’ai pas voulu y retourner pour n’importe quoi. Et cette finale, c’était super. Par contre, j’y suis retourné pour le visiter, il y a peu, même si je le connaissais déjà, et j’ai été très triste de voir à quel point Lescure est peu entretenu. C’est vraiment affligeant, car c’est la mémoire du peuple bordelais, au sens large du terme, et les Girondins font partie de cette mémoire du peuple bordelais car tous les gens d’ici aiment les Girondins de Bordeaux, même ceux qui n’aiment pas trop le football. C’est le patrimoine régional et, vraiment, je ne comprends pas que l’on n’entretienne pas le Parc Lescure. C’est terrible. Il dépérit complètement. Et pour moi ça renforce l’idée, même s’il y a de la nostalgie et que beaucoup regrettent le Parc Lescure, qu’on ne pouvait pas durer dans ce stade, car il y a vraiment beaucoup de travail. Et quand on ne s’en occupe pas… Du temps des Girondins de Bordeaux, on s’en occupait pas mal, mais là on s’en occupe moins, c’est flagrant. Il dépérit.
Mes moins bons souvenirs de supporter ? Je sais pas (il souffle)… En fait, vu que ça fait partie de la vie d’un club… Je veux dire que tout a été fondateur de quelque chose. Quand il y a eu une péripétie, vu que pour l’instant le club n’est pas mort c’est qu’il s’en est toujours sorti, donc finalement le mauvais souvenir a été rendu bénéfique. Après, des moments difficiles, il y a en a eu plein. Mais nous, Ultramarines, avons toujours essayé de faire en sorte que la tribune populaire joue un rôle là-dedans. De toute façon, l’ADN des Ultramarines c’est ça : on s’est créé en étant combattu par Claude Bez, puis à la fin des années 90 il y a eu un virage fondamental – et peu de gens le savent vraiment – car nous étions en conflit avec le club. Je l’expliquais justement à Hugo Varela, que j’ai rencontré pour qu’on fasse connaissance. En 98, des affrontements graves entre la sécurité du club et les Ultras ont eu lieu, donc à partir de ce moment il a fallu se mettre autour d’une table car évoluer dans cet état d’esprit n’était plus possible. C’est là qu’un vrai partenariat est né entre le club et les Ultramarines, et Adieu Lescure ce fut l’apothéose de ce partenariat, ce qui l’a gravé dans la roche. Aujourd’hui, la place des Ultras est vraiment gravée, car il y a une collaboration régulière depuis 20 ans, et toujours dans l’intérêt du club et de la tribune populaire, qui sont vraiment les deux choses qui nous motivent. »