Lilian Laslandes : « Je mentais à mes parents en disant que ça allait »
Loin de ses grands moments avec Auxerre et Bordeaux, en France (champion en 96 et 99) et en Europe, l’ex attaquant international français (7 capes en A, 3 buts) Lilian Laslandes n’a pas réussi quand il est allé jouer dans des championnats à l’étranger (Sunderland et Cologne). Des passages délicats qu’il a évoqués avec Éric Dagrant, lors du live Facebook de ce dernier (vidéo ci-dessous) :
« Quand je suis parti de Bordeaux, en 2001, mon agent m’a envoyé à Sunderland pour une expérience à l’étranger. J’avais été là-bas, voir les installations, un match, l’ambiance au stade ; et ça m’a plu tout de suite. La ville était comme un village où tous les gens vivent pour le foot, donc ça me passionnait. J’avais marqué des buts, lors des matches amicaux de pré-saison, contre les Glasgow Rangers et le Celtic – des équipes européennes -, tout se passait bien et j’étais même surpris qu’on joue bien au foot car ce que j’avais vu avant était parfois du ‘Hourra football’… On jouait souvent long sur Niall Quinn, un grand avant-cente irlandais d’1m92, pour qu’il dévie et qu’on fasse tous des courses autour, mais on jouait aussi au ballon et je tirais mon épingle du jeu à chaque fois. Sauf que dès que le championnat a commencé, ils ont repris leur façon de jouer. Le coach Peter Reid et son adjoint avaient une consigne qui me dérangeait – et je lui avais dit, tu me connais (sourire) ! -… En fait, quand un défenseur adverse donnait le ballon à son gardien, nos trois attaquants devaient presser, sauf que si le gardien était bon au pied ils nous éliminait tous en une passe. Alors j’ai été poliment demander au coach, avec des plots pour lui montrer, pourquoi il nous demandait de faire ça si en une passe on était déjà trois joueurs d’éliminés… L’adversaire créait un surnombre et on se retrouvait toujours en danger. Mais lui il m’a dit que ce n’était pas moi, le petit Français, qui allait lui apprendre le football, donc j’ai dit d’accord, sauf que ce qui m’a choqué c’est que quand je me suis tourné vers les joueurs pour demander ce qu’eux en pensaient pas un seul n’a dit quoi que ce soit. Pourtant, sur le terrain, on courrait pour rien. Donc, au fur et à mesure des matches, une tension s’est installée, certaines paroles m’ont déplu, alors j’ai été voir le président pour dire que je ne porterai plus ce maillot, puis je suis parti à Cologne.
Là-bas, sur 6 mois, les 4 premiers se sont bien passés – même si je ne marquais pas, je faisais des passes décisives pour que les autres marquent -, car on jouait face à des équipes de notre niveau. Mais quand on a commencé à jouer contre les cadors on n’a fait que perdre et à la fin ils ont appelé l’avocat pour dire que, même s’ils avaient une option d’achat à mon prêt, ils me libéraient deux mois à l’avance… Donc voilà, ça s’est fini comme ça. Pour le mental, ça m’a servi, car je mentais toujours à mes parents en disant que ça allait ; alors que ça n’allait pas du tout. Mais bon, quand on se retrouve seul dans un pays, sans plaisir, ça endurcit la mentalité et ça m’a servi pour la suite, dans ma vie de tous les jours. Donc c’était pas si mal… »
Après ces expériences ratées en Angleterre et en Allemagne, Laslandes est revenu en France (Bastia, Nice et… Bordeaux), où il a réussi à relancer sa carrière.
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