Marcelo Vada analyse longuement le passage de son fils Valentin à Bordeaux

Utilisé 4 fois, dont 2 titularisations (pour 1 but), avec son nouveau club d’Almería, leader de D2 espagnole avec 17 points en 7 journées, le milieu argentin Valentin Vada a été vendu cet été par les Girondins de Bordeaux (750 000 euros + 50% à la revente), quittant donc le club de son cœur pour se relancer en allant en Espagne.

Dans l’émission ‘Girondins Analyse‘ (radio RIG), ce soir, son père, Marcelo, ancien formateur au FCGB – il vient de démissionner -, a longuement analysé le cas de son fils (23 ans) :

« Les deux ans qu’il a passé sans jouer à cause du conflit avec la FIFA, au début, ça lui a fait mal, mais il a pris son temps pour réussir et n’a pas de regrets. Il a fini par percer aux Girondins et il a fait six très bons mois en pro avec les Girondins, en marquant 6 buts et en donnant des passes décisives, pour que Bordeaux aille en Europe (saison 2016-17). Gourvennec lui avait vraiment donné sa chance et sa confiance, mais après – et c’est le foot – ça a changé et puis avec Poyet c’était encore pire. On lui a préféré des joueurs plus costauds comme Lerager, qui court partout. J’ai toujours dit à mon fils que le football français, il était très dur, très physique, avant d’être technique, donc que s’il arrivait à s’imposer ici il pouvait s’imposer partout. Valentin, même s’il a pris un gros volume de jeu et qu’il fait beaucoup de kilomètres par match lui aussi, c’est d’abord un joueur de ballon… Et les coaches ont choisi. Valentin avait accepté de reculer sur le terrain pour plus jouer, mais après ça n’a pas suffi, il ne pouvait pas, car on ne peut pas trop changer les joueurs. Cet été-là, après sa très bonne demi-saison et la qualif’ en Europa League, il avait eu une offre du Torino, qui lui doublait son salaire, mais il a voulu rester pour s’imposer à Bordeaux, son club de cœur. Et derrière… Mais bon, tant pis, c’est le foot. Il faut accepter que ce qu’on croit qu’il va arriver n’arrive pas à cause des choix d’entraîneurs, de choses personnelles, de mauvaises périodes. C’est comme ça. »

« Pour moi, Valentin – et j’en parle là comme un entraîneur et pas comme son père -, c’est un joueur correct, mais sans plus. Mais il aurait quand même pu avoir sa chance aux Girondins ; comme Daniel Mancini, comme Emiliano Sala à l’époque ou comme Gaëtan Laborde, dont je pense que c’est une erreur de l’avoir laissé partir. Valentin a le niveau pour jouer en Ligue 1. Sauf que ce sont des choix personnels, des décisions des coaches, donc il faut séparer le club – qu’on doit toujours respecter – des personnes. Et il faut respecter les choix, même s’il y a des choix parfois injustes voire mauvais ou pas toujours bons. Si c’était possible pour Vale de rester sous Paulo Sousa ? Non. Oh non… Ni pour lui, ni pour Mancini. Alors il valait mieux partir. Cet été, il a eu des contacts avec des clubs de bas de tableau en Ligue 1 – comme Brest et Angers, alors qu’il attendait un signe de Saint-Étienne, mais bon ils ont préféré prendre Zaydou Youssouf -, mais aussi en Grèce, à l’Olympiakos, et avec un autre bon club de D2 espagnole, qui descendait de Liga. Mais Almería, je pense que c’est le bon choix pour lui. Demain, je vais d’ailleurs aller le voir jouer pour la première fois. J’espère que tout va bien se passer pour lui, dans un foot espagnol plus adapté pour lui. »

« Quand il a passé des grandes périodes sans jouer, à Bordeaux, mon fils a beaucoup souffert, et quand il rentrait il était peiné, ne comprenait pas… Car il a tout donné, quoi qu’on en dise, et il a toujours respecté le club. Mais après, encore une fois, ce sont des décisions de coaches qui préfèrent tels styles de joueurs au sien. Valentin, il peut, en tout cas, se regarder dans la glace et se dire qu’il a tout donné. Après, si des personnes ne l’aiment pas ou préfèrent d’autres joueurs, c’est comme ça. Ce club lui a tout donné, et c’est dommage de partir comme ça, mais il devait changer. Au début, il hésitait, il voulait encore essayer de rester, mais finalement – et c’est moi qui lui ai dit de le faire – il a bien fait de partir. C’était fini pour lui ici. Il fallait arrêter de souffrir et aller voir ailleurs. »