N. Morin (FR 3) : « Poyet, peu de choses à dire sur les résultats, mais sur la manière, sur l’homme… »
Tandis que, dans les médias, Gustavo Poyet, ex coach du FCGB (encore en conflit financier et administratif sur le règlement de son… licenciement), reste grandement énervé par le déroulement des choses entre lui et la direction des Girondins, le journaliste Nicolas Morin (France 3 Nouvelle-Aquitaine) donnait un son de cloche… différent.
Pas surpris par la manière de « rage-quit » (volontaire ?) de l’uruguayen, notamment sur l’enjeu de la connaissance du départ de Gaëtan Laborde, Morin explique ainsi :
« Ce qui est certain, et il est important de le rappeler, c’est que si Poyet n’avait pas balancé ce qu’il a balancé, depuis la reprise, il serait toujours en poste. Je ne défends pas les dirigeants des Girondins, ça m’est égal, et je veux bien entendre qu’ils ne fassent pas ci ou ça ; mais en regardant les choses, de manière objective, même si Poyet a eu de bons résultats, s’il n’avait pas autant klaxonné comme ça, on n’en serait pas dans cette situation-là. Sur le fond, je ne dis pas qu’il a tort, mais sur la forme, cette véhémence publique – mais il a toujours été comme ça ! -, sans filtre, ça ne pouvait pas durer. Il a donc provoqué cette issue, c’était la fois de trop.
(…) Poyet, sur les résultats, pas grand-chose à dire. Mais sur la manière, sur l’homme, sur sa volonté d’introduire ses agents dans le club et les transferts pour faire les siens… Bon, voilà. Au bout d’un moment, il faut que ça sorte aussi. Tous les coaches font un peu ça, oui, c’est vrai, mais là ça atteignait des proportions… Il refusait plus ou moins tous les joueurs suivis par le club pour ne proposer que des joueurs de son cercle d’agents, donc forcément ça ne passait pas, et il fallait que ça aille au clash.
(…) Le cas Laborde ? Pour moi, Poyet voulait aller au clash et se servir de cet épisode Laborde pour régler publiquement ses comptes de manière définitive. Laborde, mercredi, quand il est passé au Haillan prendre ses affaires, il a croisé Costil et d’autres joueurs, et il leur a dit à tous qu’il partait à Montpellier. Je ne peux pas croire qu’un entraîneur ne sache pas qu’un joueur quitte le club ; surtout Laborde, qui n’est pas du genre à quitter Bordeaux en douce. Donc je pense que Poyet l’a fait exprès, comme il a fait exprès de ne pas prendre un jeune dans le groupe pour le match du lendemain, afin de bien montrer qu’il n’y avait que 17 joueurs sur la feuille de match parce que Laborde partait et qu’on ne le lui avait pas dit donc que c’était honteux. Voilà, c’est tout. Il a choisi de ne pas prendre de jeune, il a voulu faire croire qu’il ne savait pas que Laborde partait pour ce match-là… Mais Personne n’est dupe ; quand même… (…)
(…) Au final, Poyet, je ne suis même pas sûr qu’il touche de l’argent avec son licenciement, car ce qu’il a dit, au niveau juridique, c’est considéré comme une faute grave : dézinguer publiquement et ouvertement son employeur, c’est considéré comme du dénigrement et comme une faute grave dans le droit français. Dire publiquement que ses dirigeants manquent de ‘cojones’ ce n’est pas possible. Donc je ne suis pas sûr que Poyet touche un euro… Après, dans l’absolu, je pense qu’il s’en fout. Il est tellement bouillant, tellement sanguin, qu’il a voulu aller au clash car il en avait marre. Aussi, il n’avait plus que 10 mois de contrat à Bordeaux et il savait qu’il ne serait jamais prolongé, donc il n’a pas, non plus, pris beaucoup de risques par rapport à sa carrière. Il ne fonctionne pas comme ça, de toute manière… Au club, personne ne voulait le garder. Donc avec ce qu’il a dit, c’était terminé. Poyet le savait. Le point de non-retour était atteint, même avant pour lui, avec tout ce qui s’était passé en interne, plus l’arrivée de Jimmy Briand, qu’il n’a pas appréciée. Voilà, ça aussi il faut le dire. »
Propos tenus dans l’émission radio ‘Girondins Analyse’ (R.I.G)
datant du 17 août