N. Paolorsi : « B. Fievet ferait un bon président, mais financièrement… »
En plus des opinions sur Bruno Fievet et son projet de Daniel Riolo, Gilbert Brisbois, Pierre Ducrocq et Jérôme Rothen, le journaliste d’RMC, Nicolas Paolorsi, a lui rappelé les plans économiques de celui qui veut reprendre les Girondins à King Street. Ensuite, après ce point ‘finances’, Paolorsi a réexpliqué quelques éléments nouveaux, vu qu’il venait de s’entretenir avec Fievet :
« Ses motivations ? Pour avoir bien pu discuter avec lui, surtout ces derniers jours, on sent que Bruno Fievet est vraiment un amoureux de son club des Girondins, un fou du club depuis tout petit, qui écumait le Parc Lescure. Il est déjà implanté à Bordeaux, même s’il est Picard et travaille en Suisse comme gestionnaire de fortunes, et il a envie que ça change au club, aussi parce qu’il voit la tournure que prennent certaines choses et que ça le touche. Il veut redorer le blason, le scapulaire, et il a un discours et un projet plaisants pour les supporters – parfait même quand on l’écoute d’un point de vue de supporter –, car il est attaché au club, connait la région, l’histoire des Girondins et veut vraiment ancrer son projet localement. Bruno Fievet ferait, je le pense, un très bon président. Maintenant, financièrement… C’est compliqué. Surtout qu’il m’a dit tout à l’heure qu’il visait entre la 5 et la 7ème place.
Le principal souci, c’est la surface financière : 180M€ ; via un montage avec des fonds privés issus pour 60-70M€ de sa clientèle des affaires – dont pas mal déjà dans le milieu du foot -, puis pour 15-20M€ d‘investisseurs locaux, des entreprises du coin prêtes à le suivre et à mettre de l’argent pour reprendre les Girondins. Le reste, ce sont des prêts, deux crédits faits auprès de banques, qui lui ont été autorisés… mais à des taux qui ont certainement dû bien évoluer vu la crise du coronavirus. Donc tout ça, c’est un gros point d’interrogation. Et du coup, il n’y a pas de fonds propres de sa part.
Aussi, le gros souci qui est déjà là, c’est que l’année dernière, tu as eu un trou de 25M€ en fin de saison, et cette année ça va être un trou de 30M€ – et 30M€ minimum, vu la crise du Covid et cette incertitude sur les droits TV –. Donc il faudra constamment remettre de l’argent, sur le moyen et le long terme, pas juste racheter le club et injecter. Puis tu as un loyer pour le stade : 3.85M€ par an jusqu’en 2045. Et tu as des charges colossales, avec 300 salariés, et une masse salariale qui a explosé ! Donc tu as tout à refaire dans ce club. Et 180M€…
Du côté de King Street, ils disent toujours qu’ils ne veulent pas vendre, mais c’est un peu particulier en fait, assez flou et complexe, et on sait qu’il y a aussi d’autres candidats qui s’intéressent à la situation du club des Girondins de Bordeaux, notamment des fonds d’investissement qui se montrent assez attentifs à tout ce qui se passe au club et autour. Avec toute cette crise, la position de King Street va peut-être bouger rapidement, et c’est pour ça que Bruno Fievet essaye de sortir du bois. Il est à l’affût, il se tient prêt. »
Retranscriptions faites par nos soins