Nicolas Morin : « C’était son intention d’aller au clash »

Intervenu dans l’émission radio Girondins Analyse ce vendredi soir, Nicolas Morin (journaliste pour France 3 Nouvelle-Aquitaine) est revenu sur le coup de gueule fatal de Gustavo Poyet en conférence de presse d’après Bordeaux – Mariupol. Pour Nicolas Morin, le clash était clairement recherché :

« Si je suis surpris (de la sortie en conférence, ndlr) ? Oui et non, parce que ce que j’avais entendu de Poyet, et depuis la reprise de l’entraînement, était déjà offensif. Même contre Strasbourg, à la fin de la conférence de presse, il avait lâché une petite phrase en disant que de toute façon il était seul dans le club. Une phrase qui nous avait échappé, mais qui prend aujourd’hui tout son sens. Honnêtement, je pense qu’il attendait l’occasion d’aller au clash et là il l’a trouvée avec le cas Laborde. Je ne dis pas que c’est prémédité, mais je dis qu’il savait très bien ce qu’il faisait, ce qu’il disait et allait dire. En connaissant Poyet et sachant comment il fonctionne et comment il a fonctionné partout où il est passé, je pense qu’il a eu un ras-le-bol et qu’il a préparé sa sortie. Sur le fond, je ne dis pas qu’il a tort, mais sur le côté coup de gueule, ‘J’en ai marre, je n’y crois pas’, je pense qu’il savait très bien, et depuis quelques jours, que le recrutement lui échappait, que plein de choses sur lesquelles il n’était pas consulté lui échappaient, et idem sur les joueurs qu’il souhaitait avoir et que Bordeaux ne prenait pas pour X raisons. »

« Au final, le cas Laborde était pour Poyet l’occasion de pousser son terrible coup de gueule et d’être mis à pied, pour l’instant, et viré dans la foulée. Je ne sais pas si c’était son intention d’être viré, mais ce qui est sûr c’est que c’était bien son intention d’aller au clash de manière définitive et publique, parce qu’il y avait plein de choses qu’il ne supportait pas. Sur le cas Laborde, c’est quand même étonnant, parce qu’il ne voulait pas de ce joueur. Il ne lui a jamais fait confiance. Quand il est arrivé il a toujours dit que c’était un joueur qui courait partout sur les côtés mais que lui voulait simplement un joueur axial qui n’avait pas son profil. Il n’en a pas fait un titulaire : Sankharé seul en pointe (à Ventspils) alors qu’il a Laborde et De Préville sur le banc, ça a montré qu’il ne considère pas Laborde comme un titulaire en puissance. Quand Poyet dit qu’il ne voulait pas que Laborde s’en aille, je pense qu’il joue un peu sur les mots : il ne voulait pas qu’il s’en aille là pour ce match (Mariupol), c’est possible, mais il voulait qu’il s’en aille, c’est évident, en prenant derrière des joueurs à lui. Je pense qu’il voulait une recrue de son cercle, de ses agents qui travaillent avec lui depuis des années. Pour aller au bout de la logique, je ne serai pas étonné que le clash avec Poyet ait, derrière, un arrière-goût de transfert avec ses agents. »

Retranscription faite par nos soins

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