Olivier Maillard : « On en est resté à un modèle archaïque ! »
Le site ÉcoFoot.fr, spécialisé sport-business, donne la parole à Olivier Maillard, ex membre des équipes médias et marketing du RC Lens et du Paris Saint-Germain. Intervenant en école de commerce, il partage son avis sur les problèmes des clubs de Ligue 1 (Lille en tête, mais Bordeaux ou encore Nice sont aussi concernés) pour exploiter les nouveaux stades créés pour l’Euro 2016 en France.
« En France, le modèle économique de la plupart des clubs professionnels ne leur permettent pas de lever les fonds nécessaires pour financer des grands projets de construction ou de modernisation de stades. Les clubs comptent encore majoritairement sur les revenus exceptionnels – tirés notamment de la vente de joueurs – pour tout juste équilibrer leurs comptes. (…) Les besoins des clubs en termes d’exploitation n’ont pas été assez pris en compte dans les différents projets. Un problème d’autant plus important que les collectivités, les partenaires privés et certains architectes associés aux différents projets ne réunissaient alors pas de compétences fortes en sport-business. Résultat : on se retrouve aujourd’hui avec des stades déjà obsolètes, non-conformes aux attentes des clubs résidents et à l’évolution de la technologie, qu’il faudra continuer à financer sur 30 ans !
(…) On (collectivités) a encore construit des stades les plus grands possibles pour vendre une place sèche en billetterie B2C (‘Business to consumer’, ‘de l’entreprise aux consommateurs’, NDLR). On en est resté à un modèle archaïque ! (…) Dans de nombreux stades, les coursives n’ont pas été assez bien aménagées pour offrir de vraies expériences aux spectateurs. C’est d’autant plus handicapant que le stade va constituer le seul point de contact physique entre le club et ses supporters/clients ! Il est dommage de ne pas avoir écouté davantage les vrais experts en sport-business : les dirigeants de clubs, commerciaux et marketeurs. Aujourd’hui, les clubs tentent de négocier davantage de marge de manœuvre dans l’exploitation de leur stade pour corriger les erreurs commises. Mais (…) c’est un sujet difficile à gérer : on n’a pas aidé les clubs à ce niveau. »