P. Favier : « Le maire n’a aucun pouvoir (sur KS) mais peut faire pression »

Une des plumes de Sud Ouest, signant régulièrement des articles axés sport et économie, Patrick Favier, a répondu aux questions de nos amis et partenaires de l’émission ‘Girondins Analyse‘ (lire toutes nos retranscriptions thématiques de son entretien par ICI, écouter l’audio complet via CE LIEN).

Tandis que, à l’approche du second tour des élections municipales, les candidats Nicolas Florian (maire actuel de Bordeaux) et Pierre Hurmic ont fait de l’avenir du FCGB un sujet de campagne, Patrick Favier explique que cette situation peut peser mais ne sera probablement pas décisive sur l’actionnariat et la direction des Marine et Blanc :

« La crise d’image de la direction actuelle du club bordelais, elle est avec tout le milieu local : ultras, anciens joueurs, partenaires… Donc ça devient un vrai sujet local et il tombe, en plus, pendant l’entre deux tours le plus long de l’histoire des élections, à cause de la crise du Covid-19. Donc forcément, vu la médiatisation atteinte, les politiques s’en saisissent. Les candidats débattent, c’est la politique, donc ils peuvent avoir des visions différentes de comment la municipalité et la métropole doivent agir par rapport aux propriétaires des Girondins, ils peuvent avoir des lectures différentes de ce qui a été fait quand la métropole a validé le rachat de 2018 du bout des doigts – il faut quand même le dire, c’était un ‘oui’ du bout des lèvres –… Mais ça, ce sont des débats qu’il faut laisser à la politique.

Après, la question c’est : ‘Que peut-il sortir de la rencontre entre Monsieur le maire et les responsables de King Street ?’. Bon, déjà, cette rencontre, elle est éventuelle… Mais en tout cas, la mairie, elle n’a aucun pouvoir de décision, même si, comme le dit Nicolas Florian, la métropole est propriétaire du centre d’entraînement du Haillan et du stade. Alors, il y a quelques moyens de pouvoir faire pression, mais concrètement la collectivité n’a pas de pouvoirs sur les Girondins. Le seul vrai lien juridique, même s’il y a bien la location du centre d’entraînement avec un bail à respecter, c’est le stade. Mais tant que le loyer est payé, par King Street, la mairie n’a normalement rien à leur dire. Ce sera donc intéressant de voir si cette rencontre demandée par le maire aura lieu, et quand, et avec un responsable de quel niveau. Tout à l’heure, je vous disais que même les dirigeants et anciens dirigeants et actionnaires des Girondins n’avaient pas rencontré les big boss de King Street, mais qu’ils avaient plutôt discuté avec Niklas von Daehne, qui représentait King Street à l’époque ; car il est parti ; et était administrateur des Girondins en étant basé à Londres. Alors on verra pour le maire… On verra s’il y a une rencontre, quand, avec qui, et ce qu’il va en sortir.

Nicolas Florian, si j’ai bien lu, il demande si King Street veut investir sur le long terme dans le club ou le revendre vite. Je ne sais pas s’il aura une réponse derrière, mais un fonds d’investissement, en moyenne, il est là pour 8 à 10 ans avant de revendre, même les ex co-actionnaires du club ; GACP ; le disaient. En tout cas, un fonds a vocation à revendre, pas a garder un club longtemps. Maintenant, peut-être que les politiciens utilisent une part de communication en disant qu’ils s’occupent des Girondins, mais peut-être aussi qu’ils ont une vraie envie – et sûrement d’ailleurs – d’apaiser la situation locale, qui est quand même assez terrible. Mais pour ce qui est du pouvoir de la mairie sur comment King Street gère le club et l’argent qu’ils y mettent, les politiques n’ont pas ce pouvoir-là. Là, le maire de la ville dit que parler au président ne lui suffit pas et qu’il veut parler aux propriétaires du club, ce qui met le président Longuépée dans une situation inconfortable, alors les hypothèses sont qu’un changement de méthodes et/ou de personne(s) – il y a Frédéric Longuépée mais il y a aussi Antony Thiodet – soi(en)t demandé(s). Mais après, King Street décidera. »

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