Philippe Malige : « La première arme de l’arbitre, c’est sa personnalité »

Sur la radio RIG, dans l’émission ‘Girondins Analyse‘ de vendredi (podcast complet ICI !), l’ancien arbitre de Ligue 1 qu’est Philippe Malige revenait, notamment – et en plus du cas de la VAR -, sur la façon dont un directeur du jeu faisait face aux nombreux protestations – et parfois vives – des joueurs, souvent à plusieurs en même temps, quant à ses décisions.

« Comment on gère les joueurs qui se ruent sur l’arbitre pour contester ? Déjà, la première arme de l’arbitre dans ce cas, c’est sa personnalité, sa gestuelle, ses paroles, même le regard… Et tout ça avant les cartons. Ce sont les premiers outils d’un arbitre. Mais souvent, il est vrai que, malheureusement, ça ne suffit pas. Alors, oui, dans un second temps on met un carton jaune au plus virulent, ou au premier, mais attention à ne pas s’emprisonner car on ne peut pas mettre un carton à 8 joueurs d’un coup. En fait, il faudrait peut-être faire comme au rugby je pense : apprendre dès le plus jeune âge aux joueurs à vraiment respecter les arbitres. Le carton blanc (exclusion temporaire) ? Je ne sais pas… pourquoi pas… ? Mais c’est surtout une question d’éducation en amont, pas de sanction après-coup.

Je crois surtout qu’il faudrait que quand on manque de respect à l’arbitre la sanction soit exemplaire. Le cas Jovanovic ? Je ne sais pas… C’est à vous de me dire si sa sanction – 2 matches, c’est ça ? – vous semble dissuasive ou non… Après, sur ce cas précis, je ne sais pas exactement ce qu’il a fait ou dit. Mais dans les cas de manques de respect à l’arbitre, il peut y avoir deux possibilités, dont celui où l’arbitre n’entend pas. Et la VAR, sur ça, elle ne pas pas intervenir, car ce n’est pas son champ d’action. En tout cas, moi, je n’en veux pas aux arbitres qui prennent leurs responsabilités s’ils estiment qu’on leur manque de respect. J’en voudrais même plus à ceux qui ne les prennent pas. »

Monsieur Malige est toujours actif dans le monde de l’arbitrage, car après sa carrière sur les terrains il a été observateur des arbitres pour les instances, puis a arrêté au bout de quatre ans à cause de désaccords sur la politique de la fédération française de football concernant l’arbitrage. Néanmoins, il reste délégué régional d’Occitanie pour le SAFE, c’est à dire le syndicat des arbitres (équivalent de l’UNECATEF pour les coaches et de l’UNFP pour les joueurs).