Pierre Hurmic : « On a pris du temps pour éviter cette relégation »

La semaine dernière, lors du Conseil de Bordeaux Métropole, Pierre Hurmic s’est exprimé sur le sujet des Girondins. Le Maire de Bordeaux a réfléchi avant de se prononcer favorablement aux garanties de loyer apportées par Gérard Lopez : 

« Ce n’est pas facile d’intervenir. Je ne vais pas vous cacher que je ne suis pas très à l’aise pour exprimer mon opinion sur cette délibération qui recèle un certain nombre d’incertitudes, un certain nombre de paris sur l’avenir. Je pense que si la question qui nous était posée était celle de savoir si l’on est pour ou contre les encouragements apportés au dérive du football business, nous serions un certain nombre, je l’espère nombreux, à dire non. Si la question posée, était celle de savoir si nous sommes d’accord pour faire bénéficier à un nouveau repreneur des Girondins, des réductions sur le loyer du stade, pour l’encourager dans ses premières marches, je pense également que nous serions un certain nombre à répondre non. La question posée est assez technique, mais avant d’en aborder les aspects, je vais aborder les aspects plus généraux. L’interrogation est de savoir si l’on souhaite mettre un terme à la reprise du club des Girondins par Gérard Lopez. Est-ce que l’on souhaite compromettre définitivement son examen de passage devant la DNCG ? Il est certain que si nous votons contre cette délibération, son aventure sera terminée. Son projet ne sera pas accepté puisque la Métropole n’aurait pas donné son accord concernant les garanties de loyer et on se retrouverait avec un club relégué en troisième division. C’est un drame. Je ne suis pas autorisé à parler en le nom des supporters, des grands amateurs de football, je ne vais pas me faire passer comme tel. Toutefois, je considère que pour la ville de Bordeaux, pour notre Métropole, ne plus avoir de club de football, c’est une situation qui paraît pour le moins très préoccupante.

J’ajoute comme l’a dit Alain Anziani, que si Monsieur Lopez n’est pas choisi, nous n’avons plus de locataire pour le Grand Stade. Nous nous retrouvons avec une équipe en deuxième ou troisième division et nous n’avons plus de locataire. Notre devoir à tous, notre responsabilité d’élus, c’est aussi d’économiser l’argent public. En signant ce contrat de PPP nous nous sommes mis dans la nacelle. On a des engagements contractuels. On a un stade de 43 000 places sur les bras. Nos efforts doivent nous amener sur le fait que nous avons intérêt à trouver un locataire qui nous paie un loyer pour alléger la charge de l’argent public. Si ce n’est pas Monsieur Lopez qui paie, c’est le contribuable métropolitain qui paiera pour un stade trop grand. Alain Anziani l’a dit, ça représente 10M€ par an qui nous manqueront et qui seront payés par le contribuable. Je considère que la question se pose aussi en ces termes là. Les contribuables métropolitains pourraient à juste titre, nous reprocher non seulement d’avoir fait en sorte qu’on n’ait plus de club en première division alors que l’on a souvent été dans l’élite du football et qu’en suite on met à la charge du contribuable métropolitain 10M€ par an en supplément. Je pense qu’il faut quand même que nous ayons cette donnée en tête.

En suite, je me suis honnêtement demandé si je ne devais pas voter contre. Mais ça serait réduire à néant tous les efforts qu’Alain Anziani et moi-même déployons depuis plusieurs mois pour éviter que ce club soit relégué et ne trouve pas de repreneurs. On a passé du temps à rencontrer tous les repreneurs potentiels en insistant, en prenant contact avec le mandataire ad hoc pour lui faire part de nos principes et nos valeurs. On a pris du temps pour éviter cette relégation. Moi je n’ai pas envie de prendre la responsabilité de mettre tout cela à néant. En votant contre cette délibération, c’est tout cela qui prendrait le dessus et j’aurai l’impression d’avoir gaspillé beaucoup de mon temps. […] »

Retranscription faite par nos soins

Vidéo : Bordeaux Métropole