Récapitulatif des recommandations et remarques de la DNCG sur le projet de GACP pour les Girondins

À moins de deux heures du grand oral de Joseph DaGrosa (cofondateur et dirigeant de General American Capital Partners, le fonds d’investissement qui va racheter les Girondins de Bordeaux) devant les élus de Bordeaux Métropole, et à la veille du vote final de ces élus sur l’enjeu des garanties pour le loyer du stade, voici un récapitulatif des différentes inquiétudes, recommandations et préconisations de la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) dans son rapport concernant le projet des Américains.

La plupart avaient déjà été révélées, mais dans cet article SUD OUEST en ajoute de nouvelles, toujours issues du rapport de la DNCG, celui qui a incité Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole, à temporiser avant de finaliser ce très gros dossier de la cession du FCGB d’M6 à GACP.

 

Ainsi, la DNCG note que le repreneur (le fonds GACP) n’apporte que peu de fonds propres pour ce rachat et que c’est surtout un autre fonds, King Street, qui sera l’actionnaire principal de la holding qui dirigera le club des Girondins. De plus, les actions prises par King Street sont privilégiées et impliquent des taux rémunérateurs de 12.5% les deux premières années et de 6.25% les suivantes.

Aussi, l’endettement contracté auprès d’un troisième fonds, Fortress, d’un montant de 40M€ plus ouverture d’une ligne de crédit de 55M€, est accordé au taux de 9.25%. Enfin, dans tout cela, il existe une rémunération pour GACP, qui sera de 2% du budget annuel les deux premières années et de 1.5% pour la suite. La rémunération sera donnée en échange de conseils en stratégie managériale, entrepreneuriale, et marketing.

La DNCG, enfin, a été surprise quant aux recettes « optimistes » espérées dans le business plan présenté par Monsieur DaGrosa et également par l’envie de Joe de réaliser une économie de charges de plus de 10 millions d’euros pour la saison 2018-2019, alors qu’il a prévu, par la suite, d’augmenter la masse salariale.

De façon générale, il est recommandé de faire très attention à la « souplesse » de l’endettement ainsi qu’à l’usage possible de l’argent et à la maîtrise du ratio fonds propres/dettes, potentiellement dangereux si le projet se passe mal. Malgré tout, la DNCG note aussi l’importance du levier des 80M€ d’investissement promis par Monsieur DaGrosa, qui doivent être le déclencheur de sa stratégie en deux temps : avant 2020 (année du passage aux droits télés à plus d’1 milliard d’euros par an pour la Ligue 1) et après 2020.