Rio Mavuba : « J’ai le sentiment qu’on est plus indulgent, en général, avec les entraîneurs étrangers »

Pour Canal + Sport, Olivier Tallaron est allé à Prague, rencontrer Rio Mavuba, l’ancien récupérateur des Girondins de Bordeaux et de Lille. Celui qui joue au Sparta Prague depuis cet été, dans un championnat tchèque qu’il a appris à découvrir, ressasse la fin de son aventure dans le Nord de la France, qu’il a quitté avec un goût amer, après 9 ans et plus de 350 matches. L’ex espoir du FCGB et capitaine du LOSC vide aussi son sac sur la situation actuelle délicate des Dogues ; un club avec lequel il est pourtant déjà d’accord pour revenir (peut-être en tant qu’entraîneur des jeunes) à l’issue de son expérience à Prague, qui sonnera la fin de sa carrière de joueur.

 

« Je sais que mon choix a surpris en France, mais j’ai tout simplement choisi Prague car ce club m’offrait l’opportunité de jouer à nouveau la Coupe d’Europe, mais malheureusement on s’est fait éliminer en tours préliminaires d’Europa League. Aussi, c’est un club fait pour jouer le titre. Après, pour moi, c’était dur de rester en France et… de jouer ailleurs qu’à Lille. Mon départ du LOSC ? Comme on me l’a indiqué, il y a un nouveau projet, dont a bien vu que c’était basé sur de jeunes joueurs à fort potentiel. Et donc ils ne comptaient pas sur moi. Voilà… On va dire que je ne suis plus tout jeune – 33 ans, NDLR – (sourire) ! Mais bon, j’ai évidemment des regrets sur mon traitement final. Ce serait mentir si je vous disais que non. J’aurais aimé que ça se passe différemment. Maintenant, je vois que beaucoup de clubs procèdent comme ça, en mettant à part les joueurs dès qu’ils ne comptent plus sur eux. Je trouve ça dommage, et j’ai envie de dire que c’était bien qu’on ait été nombreux dans ce ‘loft’, car on se disait qu’on avait une équipe de lofteurs pour réaliser un bon championnat (rire).

 

 

SI j’en veux à Marcelo Bielsa ? Non, car j’ai toujours respecté les choix de mes entraîneurs, même si c’est sûr que j’aurais aimé pouvoir lui montrer de quoi j’étais capable. Mais j’ai respecté son choix et celui du club de partir dans une autre direction. Si Bielsa est responsable de la 19ème place du LOSC ? J’ai envie de dire que c’est lui qui a fait ses choix, donc c’est le premier responsable, et je pense qu’il l’assume et qu’on ne peut pas lui reprocher de se cacher sur ce point. Mais j’ai quand même le sentiment qu’on est plus indulgent, en général, avec les entraîneurs étrangers, et pas qu’avec Bielsa. Par exemple, je me souviens d’une saison, avec René Girard, où on termine 3èmes ; et René Girard en prenait plein la gueule dans la presse. Aujourd’hui, avec Nantes, il y a Ranieri qui est 3ème en ne gagnant que 1-0 à chaque fois, et il est porté à la gloire car on dit qu’il tire le meilleur de son groupe… Et du coup, pour rester sur Lille, il faut être patient, car le projet prendra forcément du temps. Mais c’est vrai qu’on a vu moins d’indulgence pour mieux que ça par le passé (sourire). »