Rio Mavuba : « Tout le monde entend ces gens dans les stades, mais il n’y a pas de solidarité »
Tandis que l’actuel défenseur de Bordeaux, Jules Koundé, vient de prendre une position forte en réaction à un nouveau scandale de racisme lors d’un match de football en Serie A italienne, l’ex récupérateur du FCGB, Rio Mavuba, lui-même victime de ces horreurs quand il jouait en République Tchèque, se sent aussi concerné par ce grave problème de société ; malheureusement.
Voilà ce qu’il expliquait, ces derniers jours, dans un entretien à GQ :
« Je ne pense pas que ce soit une fatalité (le racisme dans les stades, NDLR). Tant que les instances ne sanctionneront pas vraiment les clubs, cela restera ainsi. Les problèmes ne sont pas nouveaux, on entend ces gens dans les stades, tout le monde les entend. Mais il n’y a pas de solidarité. Si on arrêtait le match, si on retirait des points aux clubs, si on mettait des sanctions au niveau international, cela pourrait être le cas. Mais si c’est juste « on ferme une partie de la tribune ». Cela continuera…
(On lui demande ‘Pourquoi les joueurs ne quittent-ils pas le terrain lorsque ces problèmes arrivent ?’) C’est là que doit être la solidarité. Elle n’existe pas. En général, comme cela a déjà été le cas pour Mario Balotelli en Italie, les coéquipiers demandent au joueur visé de ne pas quitter le terrain. On minimise trop. Je ne sais pas pourquoi on ne le fait pas. Je pense que tant que l’on ne vit pas certaines choses, on ne se rend pas compte. Cela arrive très souvent, peut-être, à des joueurs noirs. Et le coéquipier, s’il n’est pas noir, se dit : ‘Allez, ce n’est pas grave, on passe à autre chose. On se bouche les oreilles’. C’est triste. À Prague, tu avais l’impression que c’était devenu normal. Le club appartient un peu aux supporters, alors que le club dit être au-dessus d’eux et sanctionner… Mon bilan de ma saison au Sparta ? C’était bien, franchement ! Cela a été une bonne expérience. La ville, l’architecture… Vraiment bien. À part le terrain, mais bon… »