Romain Manci (UB 87) raconte la répression subie par les supporters et revient sur ‘Adieu Lescure’

Âme sage et expérimentée au sein des Ultramarines, le groupe de supporters du Virage Sud des Girondins de Bordeaux depuis (plus de) 30 ans, Romain Manci a été le sujet d’un portait dans le journal ‘L’Équipe’ de la semaine dernière. Il y livre ses analyses autour de la répression, dont se plaignent les supporters en France, et revient aussi sur ‘Adieu Lescure’, l’évènement-phare des UB sur les dernières années.

« Six mois avant la date fatidique, on a demandé à la direction du club ce qu’ils avaient prévu pour l’occasion. Ils nous ont répondu ‘rien’. On leur a dit ‘vous êtes fou ou quoi ?’. On a ensuite longuement préparé cette journée, en organisant un concert, un cortège, une cérémonie place de la République avec d’anciens joueurs, comme Liza (Lizarazu), Trésor ou Battiston… Il y avait même Pierrot Labat (ancien éducateur des Girondins), qui passait par hasard avec son chien et qu’on a fait monter sur scène. Le nouveau stade ? On y est bien, on bénéficie d’une meilleure acoustique et nous sommes plus proches du terrain qu’avant.

Actualités : Romain Manci (UB 87) :

(…) La manière dont on est traités, c’est parfois ahurissant en termes d’outrage à la liberté… On peut se retrouver à attendre deux heures, enfermés dans un car sur une aire d’autoroute. Il fait 40°C et tu n’as pas le droit de sortir pendant que le car est fouillé. Et s’il y en a qui tentent de sortir par la porte de sécurité pour aller pisser, un CRS a vite fait de donner un coup de tonfa… Dans ces cas-là, on a l’impression d’être des bêtes, des sous-citoyens. Surtout qu’après tu peux te retrouver en tribunes dans des parcages visiteurs où il n’y a ni buvette ni toilettes. Et pour les interdictions de déplacements, on a l’impression que les préfets se servent de l’état d’urgence pour empêcher les ultras français de se déplacer. C’est usant, parce que beaucoup de ces interdictions n’ont pas lieu d’être. Certes, il y a eu des affrontements entre supporters, mais ça reste quand même rare en France. Un dialogue ? On a participé, depuis vingt ans, à plein de réunions, ça n’a jamais rien donné. »