Romain Molina : « En un an et demi, on a déchiqueté un club »
Via sa chaîne Youtube, au travers d’une vidéo sur toute la crise aux Girondins de Bordeaux à la sauce américaine, le journaliste et auteur Romain Molina évoque le candidat à la reprise du FCGB, Bruno Fievet, puis récapitule un petit peu plus calmement la galère dans laquelle se trouve le club aquitain :
« Bruno Fievet, même si l’actionnaire King Street privilégie des Américains, a énormément parlé dans la presse ces derniers temps, pour dire qu’il était là et voulait bien racheter le club et tout. Je ne doute pas du tout de ses intentions, pas de soucis, mais le problème c’est que pour racheter un club de foot, maintenant, il faut énormément d’argent. Pour se payer un club de foot, il faut être quasiment milliardaire, aujourd’hui… Pour se payer le club et ensuite pour gérer tout ce qu’il se passera.
Enfin bon, Bordeaux c’est… Pour bien tout redire, ceux qui ont mis l’argent au début pour racheter le club, King Street, se sont faits voler par GACP – il n’y a pas d’autres mots -, mais bon à la rigueur c’est pas grave car eux ils ne veulent surtout pas trop que ça se sache pour ne pas passer pour des cons. Ensuite, ils ont dégagé ceux qui ont racheté le club avec l’argent qu’ils leur ont prêté, mais aujourd’hui les dirigeants, dans le mic-mac entre ceux qui sont restés de GACP et les autres, n’ont pas vraiment de contacts avec l’actionnaire. Et dans le même temps, en interne, les dirigeants ont complètement rompu le lien avec les employés, qui ne pensent qu’à une chose : les faire dégager, vu qu’ils ont des méthodes dégueulasses. En plus, la masse salariale a explosé car Bordeaux a pris tellement d’employés, surtout avec des gros salaires, et qu’ils n’en foutent pas une ; ce qui donne des conflits internes… Aussi, la masse salariale de l’effectif pro est flinguée par de gros contrats, longue durée, et en plus, avec les magouilles sur les joueurs de la réserve, certains se sont bien rincés. Et pour couronner le tout, il y a un conflit ouvert entre la direction et les ultras. Mais du coup, tu te demandes y a quoi qui va à Bordeaux ; surtout quand le président du club parle de passer la DNCG en claquettes… C’est rassurant tout ça (sic). On parle pourtant, quand même, d’un club historique du football français.
Aujourd’hui, flinguer Bordeaux et puis dire que c’est scandaleux et qu’en plus, maintenant, il y a des affaires judiciaires avec le directeur sportif Eduardo Macia, c’est très facile. Mais en fait, on est arrivé à cette situation-là car on a vendu du rêve aux gens et fait dans l’apparence, avec de la propagande, des magouilles politiques pour sauver le soldat M6 aussi, et tout et tout. Finalement, tout ce qui a dégueulé dans le foot, on y assiste à Bordeaux. Mais comme les mecs n’en ont rien à cirer et qu’on ne sait pas ce qui se passe, ça peut encore tomber encore plus… A moins d’une revente. Ce qui est certain, c’est qu’on peut difficilement faire pire qu’aujourd’hui quand même… Là, je ne vois pas.
Donc, énorme courage aux fans bordelais, aux employés, etc. Car là, c’est une horreur. En un an et demi, on a déchiqueté un club. M6, l’ancien actionnaire, avait déjà commencé, mais là, aujourd’hui c’est rideau. Maintenant, la meute de loups arrive pour flinguer le club, mais il fallait le dire avant. Arrêtons de vendre du rêve aux gens, car ainsi on permet aux escrocs de prospérer dans leurs business. »
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