W. Sagnol ne comprend pas que les supporters aient cru au discours de GACP

Poursuivant les échanges, hier soir, dans ‘L’After Foot‘ sur RMC, à propos des tensions entre les supporters et les clubs et leurs directions, Willy Sagnol explique qu’il ne comprend pas comment, à la base, le public peut se laisser avoir par les (trop) belles promesses de certains repreneurs.

Les analyses de l’ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux :

« J’ai du mal à comprendre que, chez les nouveaux arrivants comme chez les supporters, à la base, on ne réfléchisse pas vraiment. Pour reprendre le cas d’un lieu que je connais très bien, Bordeaux : quand l’Américain vient avec son gros chapeau et ses hot-dogs et qu’il dit ‘Je vise le podium, on va mettre 80 millions, on va y arriver’ ; mais si tu réfléchis un peu tu vois bien que ça ne tient pas. Bordeaux a 58-60M€ de budget, donc si tu veux mettre 80M sur deux-trois ans tu vas passer à 80-90M de budget. Mais avec ça, tu es 5-6ème de Ligue 1, donc tu ne peux pas être sur le podium. Si tu veux t’acheter, entre guillemets, un podium, pour un club comme Bordeaux, avoir la garantie d’un podium, c’est 250-300 millions qu’il faut mettre, car il faut acheter 7-8 joueurs.

Après, je comprends que l’Américain qui fait la promesse ne connait rien au foot et qu’il veut faire rêver les gens et bander tout le monde, mais comment les supporters peuvent y croire et se dire qu’il ne les prend pas pour des idiots ?! Que des supporters y croient, c’est une preuve de bêtise de le faire (…), car tu le sais très bien qu’il ne va pas le faire. Moi, je pars du principe que les supporters sont de vrais connaisseurs, qui connaissent le jeu et qui peuvent avoir de vraies réflexions tactiques et sur l’évolution d’un club ; mais qu’ils se fassent avoir par des mecs qui balancent des grandes phrases comme ça et des slogans en arrivant, je trouve que c’est bête. Autant, les nouveaux arrivants font preuve de connerie et d’incompétence parfois, mais si les supporters font la bêtise d’y croire… L’envie d’y croire, ça n’excuse pas une certaine forme de bêtise. C’est comme pour le Champions Project à Marseille. Pour dépasser Paris, il faut mettre 1 milliard, pas 200 millions ! »

Retranscription faite par nos soins