Willy Sagnol : « Le parallèle Eyraud (OM) – Longuépée (FCGB) est frappant »
Entraîneur des Girondins de Bordeaux de l’été 2014 au printemps 2016, Willy Sagnol a, hier soir sur RMC, critiqué encore le côté désincarné du FCGB actuel, et de son président Frédéric Longuépée, qu’il compare à l’Olympique de Marseille présidé par Jacques-Henri Eyraud :
« En France, on a deux présidents de clubs qui sont en grande difficulté avec leurs supporters, Monsieur Jacques-Henri Eyraud à Marseille et Monsieur Frédéric Longuépée à Bordeaux, et le parallèle entre eux est frappant car ce sont deux projets américains ayant parachuté un président. Je suis persuadé qu’Eyraud et Longuépée, ce n’est même pas qu’ils sont étrangers au foot, c’est qu’ils n’ont jamais regardé un match de foot de leur vie avant de venir. Moi, je pars du principe que tout est pardonnable dans la vie, et surtout l’achat d’un mauvais joueur, mais que la chose que les supporters ne pardonnent pas c’est la froideur des dirigeants. Mais à Marseille et à Bordeaux, en plus de cette extrême froideur dont ils ont fait montre, ils ont fait plein d’erreurs.
(…) Le football, ce n’est pas que des mathématiques et un budget, il faut apporter une plus-value sportive, d’abord, et économique avec les choix qu’on fait. Et moi je suis inquiet quand tous les dirigeants ne viennent pas du monde du football. (…) En tant que Français, je veux voir les grands clubs français briller, en France et en Europe, alors au risque de me répéter je dis qu’il faut regarder les modèles à l’étranger et voir de quoi on peut se rapprocher. Et là, je pense à l’Allemagne, qui a une règle des 50 + 1, c’est à dire qu’un investisseur privé ne peut pas arriver d’un coup et racheter un club comme ça. Je pense donc qu’il faut se rapprocher du modèle allemand, avec des dirigeants issus du monde du foot. Aujourd’hui, il faut former les gens du football à manier les chiffres et à des rôles de dirigeants – ce qui est moins dur que de connaître le foot -. Car si, demain, nos dirigeants de clubs connaissent à la fois le foot et la finance, ce sera du pain béni. En Allemagne, ils ont du succès, sans avoir plus d’argent qu’en France, mais ils ont accepté que les gens du foot dirigent le foot. Alors que nous, on ne veut pas laisser les clubs être dirigés par des gens venus du monde du foot. »
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