Willy Sagnol (sur l’après finale du Mondial 2006) : « Tu as envie de frapper tout le monde ! »
Aligné 58 fois en Bleu, Willy Sagnol, ancien arrière droit du Bayern Munich et aussi entraîneur des Girondins de Bordeaux, était titulaire lors de la finale de la Coupe du Monde 2006, perdue aux tirs au but par la France contre l’Italie. Dans ‘Le Vestiaire’ (SFR Sport), il s’est souvenu de comment il avait réagi à cette ‘défaite’ cruelle, frustrante comme jamais.
« Le sentiment au fond de toi, celui qui prédomine, c’est la colère. La colère contre tout : contre les Italiens, contre Zizou, contre les arbitres, contre Materazzi, contre toi-même, contre ta femme, tes mômes… Tu as envie de frapper tout le monde ! Et dans le vestiaire, la seule chose qui t’intéresse c’est : ‘Qu’est-ce que je peux faire pour contenir cette colère ?’. Alors tu fais tout et n’importe quoi… Moi, je ne sais même plus ce que j’ai fait. Si des joueurs ont jeté leur médaille ? Je ne sais pas. Après, c’est quand même une finale que tu joues, donc même si tu perds, et que ça fait mal, on t’offre quand même une médaille. Donc je n’en sais rien. Mais dans ces cas-là, tu as du mal à aller chercher le positif tout de suite.
Moi, dans le vestiaire, je me souviens que j’avais en tête la question de : ‘Comment je vais aller lui dire que j’ai les boules contre lui, contre Zizou ?’… Comment je pouvais aller lui dire ça ?! Quand tu perds, tu vas aller chercher toutes les excuses du monde pour expliquer pourquoi tu n’as pas gagné, et ce que tu veux c’est trouver des responsables tout de suite. C’est humain. Mais Zizou était déjà tellement au trente-sixième dessous… Et puis, même, tu n’est pas trop bête non plus, donc tu vas te souvenir de certaines choses : son match contre le Brésil en quart de finale, son retour un an avant le Mondial sans lequel on n’y allait pas… Mais c’est quand même tout un mélange, surtout de colère, et c’est dur à vivre. »