Bordeaux s’offre une nouvelle crise

Coup de canon et… but : hier soir, à la 54ème minute du match entre Bordeaux et Mariupol, Maxime Poundjé a soufflé sa 26ème bougie d’anniversaire en fracassant la barre transversale du stade René Gallice et en ouvrant le score pour les Girondins, but du break pour assurer une place en barrage d’Europa League. Si le match n’a pas été flamboyant (2-1), Bordeaux a tout de même passé encore un tour de plus dans la compétition et aurait pu préparer plus sereinement son déplacement à Toulouse, ce week-end, pour se remettre de son ouverture manquée face à Strasbourg lors de la première journée de Ligue 1.

Coup de canon et déclarations cette fois. En conférence de presse d’après match, questionné sur son sentiment post qualif’, Gustavo Poyet a dézingué la direction du FCGB, manquant de respect au passage à l’attachée de presse du club qui, voulant stopper le cauchemar, s’est pris un retour assez lamentable de la part de l’entraîneur (à cette heure-ci) du FCGB.

De quoi achever, ou presque, le sort de l’uruguayen en Gironde ? Stéphane Martin, informé dans un premier temps par l’attachée de presse, qui a couru à son encontre après le match selon Nicolas Paolorsi (RMC), s’est déclaré ouvert à une démission de son entraîneur, avant de rappeler que celui-ci était au courant dès mercredi du départ de Gaëtan Laborde pour Montpellier. Car oui, c’est bien cette vente-là, celle de Laborde au MHSC, et la communication en interne autour de ce transfert, qui a mis Gus en rogne. L’ancien milieu de Chelsea reproche à sa direction de ne pas l’avoir prévenu du timing de la vente du Landais, alors que lui (Poyet) voulait bien que Laborde parte… mais seulement quand Bordeaux aurait recruté un attaquant de plus.

La journée s’annonce donc très, très mouvementée du côté du FCGB et ce à quelques jours d’un déplacement déjà important à Toulouse, déplacement dont la préparation est fortement compromise par le coup de gueule du coach en place, membre éminemment important du club, qui répondait aussi à des « attaques » et des sorties journalistiques « anonymes » de la part d’un ou de plusieurs dirigeant(s) dans la presse quelques jours plus tôt.

Alors que le mercato n’est pas encore terminé et qu’il a été commencé – sur le tard – essentiellement avec des paris sur de très jeunes joueurs, conjugués à des échecs fracassants sur plusieurs dossiers dont celui de Luuk de Jong et possiblement celui de Pedro (s’il vient à signer, le dossier aura en tout cas sacrément duré) ; Bordeaux vient d’accueillir un jeune latéral espagnol, Sergi Palencia, qui doit se demander aujourd’hui où il a mis les pieds.

Et bien il les a mis aux Girondins de Bordeaux, club à la dérive depuis de nombreuses années ; hélas. De nombreux joueurs sont passés, plusieurs entraîneurs aussi, des dirigeants également, et les situations se sont répétées en coulisses, mais aussi sur le front sportif : là où le club au scapulaire est déjà redescendu de plusieurs marches depuis quelques saisons, après avoir tutoyé les sommets du championnat et donné de sacrés frissons européens à ses supporters, il y a encore une dizaine d’années.

Gustavo Poyet, Stéphane Martin, Ulrich Ramé, Nicolas de Tavernost et même Alain Deveseleer… quel(s) responsable(s) ? Honnêtement, l’urgence est-elle à trouver un coupable ? De plus, toutes les informations, révélations et attaques ne sont sans doute pas encore sorties dans chacun des camps ; car oui, aujourd’hui, Bordeaux est un club explosé en plusieurs camps ; sans parler de ses supporters, qu’il a laissé à l’abandon face à la répression il y a encore quelques mois. On pense là – bien sûr – aux Ultramarines.

Gustavo Poyet, Stéphane Martin, Ulrich Ramé, Nicolas de Tavernost, Alain Deveseleer, continuez si ça vous chante à vous dresser les uns contre les autres ; mais n’oubliez pas, s’il vous plaît, que c’est avec le Football Club des Girondins de Bordeaux, ses supporters et son image que vous jouez.

crédit photo Une : Ouest-France / Thomas Brégardis