CAN 2015 : quels effets et quelles conséquences pour Bordeaux ?

Guinée Équatoriale (le pays hôte, en remplacement du Maroc), Ghana, Zambie, Burkina Faso (membres du chapeau 1), Côte d’Ivoire, Tunisie, Mali, Algérie (les 4 membres du chapeau 2), Cap-Vert, Afrique du Sud, Gabon, Cameroun (membres du chapeau 3), Sénégal, Guinée, Congo et RD Congo (membres du chapeau 4)  : voici donc les 16 équipes qualifiées pour la Coupe d’Afrique des Nations 2015 qui se déroulera du 17 janvier au 8 février prochain.

Sur un peu moins d’une centaine de joueurs africains jouant en Ligue 1, une légère majorité est plus ou moins concernée par la phase finale de cette 30ème édition à venir de la CAN. Les Girondins devraient bien être l’une des équipes les plus impactées avec au moins 4 joueurs appelés (Lamine Sané avec le Sénégal, André Poko avec le Gabon, Wahbi Khazri avec la Tunisie et Cheick Diabaté avec le Mali), dont 3 titulaires du « 11 type » actuel de Willy Sagnol (même s’il n’aime pas cette expression). Un quatuor auquel pourraient s’ajouter Abdou Traoré (Mali), voire Henri Saivet (Sénégal, mais peu probable vu la concurrence et son retour trop frais d’une très longue blessure) ou même Thomas Touré (disposant bien de la nationalité ivoirienne et ayant déjà été convoqué mais voulant se laisser plus de temps pour accepter ou non) – en théorie au moins -. Raisonnablement, nous compterons donc 5 absents, soit les joueurs suivants :

–    Lamine Sané (Sénégal)
–    André Poko (Gabon)
–    Abdou Traoré (Mali)
–    Wahbi Khazri (Tunisie)
–    Cheick Diabaté (Mali)

Selon les performances des équipes nationales respectives des Bordelais, qu’il est difficile de prévoir avec certitudes – même si le Sénégal d’Alain Giresse semble avoir l’équipe pour aller le plus loin et pourquoi pas rêver du titre -, l’absence de tout ce petit monde pourrait être de seulement 2 – 3 semaines – durée du premier tour plus semaine de rassemblement au préalable – ou d’environ 1 mois, voire près d’1 mois et demi (en comptant très large avec 10-15 jours de « digestion » lors d’un éventuel retour victorieux) si un ou plusieurs représentant(s) bordelais va/vont en finales (qu’il s’agisse de la « petite » pour la 3ème place ou de celle pour désigner le vainqueur du trophée tant convoité, que le Nigéria – tenant du titre mais non qualifié – ne conservera pas).
Bref, le mois de janvier et probablement celui de févier également (ou au moins la première quinzaine) seront peut-être un casse-tête pour Willy Sagnol, qui devra donc croiser les doigts pour ne pas avoir de blessés/suspendus dans son effectif restant et pour que Jussiê et/ou Saivet (en comptant qu’il n’aille pas à la CAN) reviennent en forme pour remplacer numériquement Diabaté et permettre à Bordeaux de disposer d’un arc offensif un minimum étoffé et varié en plus de Sala, Rolan et Touré (si lui non plus n’est pas convoqué).

Pour donner quelques pistes concrètes, voici donc, à partir de notre simulation avec les 5 absents cités plus haut, deux compositions possibles à aligner pendant la CAN, sans les internationaux africains (en 3-5-2 puis en 4-3-3, et en essayant d’intégrer le plus de joueurs possibles tout en restant réaliste).

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Sans Poko, Khazri et Traoré (qui serait appelé dans notre simulation), c’est au niveau de l’entrejeu que Bordeaux serait découvert. Seuls Sertic, s’il ne joue pas en défense, Plasil et Kaabouni resteraient comme milieux axiaux de formation – plus les jeunes Clément Badin et même Sessi D’Almeida -… De quoi inciter le club à recruter dans ce secteur de jeu précis ? Malgré tout, s’il n’y a pas une nouvelle vague de blessures, l’effectif girondin devrait être suffisant pour tenir la route durant les absences, peut-être moins longues que prévues, des engagés à la CAN.

Au final, cela ne représente pas non plus un nombre de matches si élevé que ça, d’autant plus si certains reviennent vite après une élimination rapide. Il y aura tout de même un enchaînement de 6-7 matches délicat entre Ligue 1, 32ème de finale de Coupe de France (début janvier) et hypothétique quart de finale de Coupe de la Ligue (mi-janvier). Mais Bordeaux n’aura, dans l’ensemble et sous réserve de la/des coupe(s), pas un calendrier bien démentiel pour commencer l’année civile. Même sans Khazri, Sané et Diabaté, battre Nice et Guingamp à domicile et aller prendre des points à Bastia et Evian semble plus que possible. Ce sera sans doute plus dur à Monaco, mais rien n’est perdu d’avance. Et quand bien même il y aurait défaite sur le Rocher, les autres matches permettraient de se rattraper juste après.

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L’optimisme n’est donc pas interdit pour penser que Bordeaux saura gérer la CAN et rester dans la course à l’Europe, tant en championnat qu’en coupe(s), pour la fin de saison… Si les Girondins ne sont pas déjà distancés d’ici là bien sûr. Des calculs vis-à-vis de la concurrence peuvent aussi se faire car, bien entendu, le FCGB ne sera pas le seul club « touché » par cette Coupe d’Afrique des Nations. Lyon perdra probablement Bédimo, Koné, Zeffane, Njié et Yattara ; Marseille sera privé de Nkoulou et Ayew, voire même de Djadjédjé ; Saint-Étienne déplorera peut-être les absences de Gradel, Pogba et Diomandé ; Lille celles de Gueye, Souaré et Mendes ; Toulouse celles de Doumbia, Sylla, Akpa-Akpro et Yago ; Nantes celles de Djilobodji et Cissokho ; Rennes celles d’Mbengue et Makoun et Monaco devra composer sans Abdennour.

Parmi les équipes que Bordeaux affronte directement en période de CAN, Nice, Bastia, Guingamp et Evian seront aussi affaiblis par les absences potentielles de Palun (OGCN), Samassa, Yatabaré, Douniama (EAG), Boudebouz, Diakité, Romaric, Tallo (SCB), Mongongu, Koné et Mensah (ETG). A part peut-être un ou deux clubs (dont Lens sans doute), personne ne sera donc épargné par le départ d’un ou de plusieurs joueurs à la CAN. Et si Bordeaux devrait être plus diminué que d’autres en quantité, la qualité supérieure de l’effectif girondin par rapport à ceux de la plupart de ses adversaires directs pendant la grande épreuve africaine ne donnera pas d’excuses.