Cédric, les supporters te disent « MERCI »

Cédric Carrasso était plus qu’un simple joueur dans le cœur des supporters girondins. Pourtant, rien ne fut acquis. Formé à l’OM, débauché chez le rival toulousain en juin 2009 pour 8 millions d’euros, Cédric Carrasso arrive alors qu’Ulrich Ramé, l’emblématique gardien bordelais, est toujours au club. Il aura la lourde responsabilité d’assurer l’avenir et de prendre la succession de Ramé. Gros pari alors mais il a la confiance de Laurent Blanc, l’entraîneur d’alors.


Et la greffe prend. Le nouveau gardien bordelais prend le relais d’Ulrich Ramé et gagne la sympathie puis l’amour de tout un peuple grâce à ses prestations d’abord, à son état d’esprit ensuite, et à son amour du Club enfin, lui le natif d’Avignon.


Ce qui caractérise Cédric Carrasso, c’est tout d’abord son grand professionnalisme. Le gardien bordelais est un monstre de travail et se donne à fond dans son métier. Le gardien le répète à l’envi : il connaît parfaitement son corps. Victime d’une grave blessure en janvier 2016, tout le monde le condamnait d’avance. C’est très mal connaître le caractère et la volonté du gardien girondin.


Pour revenir au top niveau, Cédric Carrasso a enduré le pire : la rééducation d’abord  puis la remise en forme assortie d’un régime alimentaire draconien : « C’était deux carottes râpées sans rien et une galette de soja. Je me faisais mal, mais j’avais besoin de ça. J’en souffrais : la nuit, je me levais avec le mal de tête, la faim, mais je ne mangeais rien » expliquait-il au journal L’Equipe. Une seule volonté : revenir au plus haut niveau pour repartir avec les Girondins.


Ce qui caractérise Cédric Carrasso c’est son étonnante régularité depuis son arrivée aux Girondins. Régularité dans les performances sportives tout d’abord. Au cours de ces huit années, Cédric Carrasso a gagné ses galons de “gardien du temple”. Le portier girondin a souvent brillé alors que l’équipe, le collectif a parfois tangué ou carrément coulé au gré des saisons. Cédric Carrasso a su s’imposer comme un “leader naturel” sans forcément revendiquer ouvertement le leadership.  

Régularité également en terme de temps de jeu. Le gardien bordelais affiche une moyenne de 39 matchs par saison ne laissant que peu de temps de jeu pour ses remplaçants. Handicapé par deux blessures, il a certes moins joué sur les deux dernières saisons.


Il est évident que les deux blessures pèsent lourd dans la décision des dirigeants bordelais de ne pas accéder à la demande de Cédric Carrasso de prolonger aux Girondins. Le débat sur le fond existe et existera encore. Cédric Carrasso est une véritable personnalité et bénéficie d’une aura très importante.


L’histoire aurait pu s’en tenir uniquement aux considérations sportives des uns et des autres, finalement ce qui rythmait les discussions des supporters alors que les spéculations allaient bon train il y a quelques mois encore.


Tout bascule peu avant 18h30 ce mardi. On annonce la tenue d’un rendez-vous avec Cédric Carrasso, rendez-vous au cours duquel il est officiellement notifié au gardien bordelais que son contrat ne serait pas reconduit à l’issue de la saison. Les masques tombent enfin. Le club officialise une décision qui remonte en réalité à plusieurs mois.


Pour le Canal Football Club, il assure pourtant avoir proposé de jouer les doublures pour encadrer un jeune gardien, toujours avec l’idée de continuer à servir dans le club qui l’a accueilli et ses supporters avec lesquels il a une relation quasi-mystique. Les annonces de Carrasso qui assure avoir “tout proposé au club” n’y ont rien changé.


Ce n’est pas la décision de ne pas prolonger Carrasso qui est en cause ici. L’annonce d’une arrivée de Benoit Costil en provenance de Rennes et sans indemnités de transfert est assurément une opportunité financière intéressante pour nos dirigeants sur un plan sportif. Le débat n’est pas là.


Ce qui est en cause c’est bien la forme dont est officialisée cette rupture. 78. C’est le nombre de mots que compte le communiqué officialisant le départ de Cédric Carrasso en fin de saison. Le ton est glacial, dénué de la moindre reconnaissance à laquelle un joueur aussi important puisse prétendre. Le Club se couvre de honte et de ridicule en bafouant l’esprit même de l’institution. Le vernis du club familial vole en éclats.


Le timing interroge aussi. Cette annonce le prive d’un véritable adieu dans son stade face à son public alors que deux jours auparavant, il disputait son dernier match à domicile. Inadmissible pour un joueur comme lui qui a marqué le Club de son empreinte. Et les supporters ? Évidemment, personne n’y pense. Comme toujours.




Permets-moi Cédric, en ma seule qualité de supporter des Girondins, de te remercier pour ces années passées aux Girondins. La sympathie, l’amour du public girondin assurément tu l’as et tu le garderas toujours. Cette forme de respect que tu as toujours su avoir nous a profondément marqué. Ce professionnalisme et cet état d’esprit irréprochable font ta force et t’ont permis de t’imposer sur le terrain et dans le cœur des supporters girondins.


Tu t’inscris dans la grande Histoire des gardiens girondins, celle des Dropsy, Huard, de ces gardiens légendaires qui ont marqué les années girondines. Je fais partie de ceux qui auraient été prêts à te signer une prolongation mais ce soir, à l’heure où j’écris ces quelques lignes, je ne peux m’empêcher de ressentir de la honte.


J’ai honte de voir mon Club traiter un joueur qui représente autant de choses pour nous, supporters, d’une manière aussi scandaleuse et irrespectueuse. Je sais que tu rebondira certainement dans un autre club, je te le souhaite sincèrement. Merci pour tout ce que tu as fait aux Girondins.


Je te souhaite sincèrement le meilleur pour la suite de ta carrière. Nos dirigeants ont certainement déjà oublié qui tu es et ce que tu représentes dans l’Histoire de notre Club mais pas nous. Tu auras toujours ta place parmi nous, supporters des Girondins.


crédit image Une : girondins.com (FCGB / D. Le Lann)