Hoarau et Bordeaux, une longue histoire…

En août 2008, alors qu’il découvre la Ligue 1 avec le Paris Saint-Germain, qui l’avait recruté au Havre (L2) dès janvier – le prêtant dans la foulée à ce même club pour qu’il y termine la saison (auréolé d’un titre de meilleur buteur avec 28 réalisations, d’un titre de champion et d’une montée) – Hoarau inscrit son premier but dans l’élite lors de la 2ème journée contre… Les Girondins de Bordeaux. Ces mêmes Girondins ont d’ailleurs été une de ses « proies » favorites puisqu’il a marqué 4 de ses 38 buts en Ligue 1 contre eux.

Par la suite, celui qui marquera 56 buts et donnera 25 passes décisives en 166 matches avec le PSG entre l’été 2008 et janvier 2013 sera plusieurs fois annoncé comme recrue potentielle des Girondins. Il s’est même murmuré que c’est lui que Laurent Blanc (qui lui donnera, par la suite, 5 sélections avec les Bleus) voulait pour remplacer Marouane Chamakh lors du départ, libre, de ce dernier à Arsenal durant l’été 2010…

La rumeur, qui n’a jamais vraiment été confirmée cependant, avance même que le refus d’M6 d’investir, à l’époque, plusieurs millions sur celui qui était un joueur important du club de la capitale avant l’arrivée des Qataris aurait précipité le choix de Blanc d’accepter (avec les conséquences que l’on sait) les avances de la Fédération Française de Football et de devenir ainsi le nouveau sélectionneur national, quittant le navire girondin de manière assez trouble et laissant l’équipe dans un marasme dont elle a mis plus d’un an à se sortir.

Ayant choisi de quitter Paris en janvier dernier, face à la concurrence de plus en plus insoutenable des recrues achetées par les investisseurs du Qatar (Zlatan Ibrahimovic, Ezequiel Lavezzi, Lucas Moura et même Kévin Gameiro, lui aussi parti depuis) Hoarau a vite regretté – comme d’autres avant lui (Didier Drogba et Nicolas Anelka notamment) – sa décision de rejoindre la Chine et le Dalian Aerbin, où, à part l’aspect financier, rien ne semble avantageux pour un footballeur de haut niveau venant d’un championnat européen.

Malgré un contrat de 3 ans avec son désormais ex-club, Guillaume Hoarau s’est donc arrangé pour obtenir une rupture à l’amiable et s’est donc retrouvé libre. Lui qui avait, ces dernières semaines, été plusieurs fois aperçu à Bordeaux par des supporters (dont certains nous l’ont fait savoir sur les réseaux sociaux), aurait, alors, eu plusieurs touches pour un retour en France. Le Racing Club de Lens (Ligue 2), entraîné par son ex coach à Paris Antoine Kombouaré, a été annoncé ces derniers jours comme la piste la plus chaude, devant Saint-Étienne ou encore Nantes.

Les 40 buts de Guillaume Hoarau au PSG par PSG

Mais, comme souvent en matière de transferts, c’est là où on l’attend et où on l’annonce le moins que le FCGB agit. Entamées, selon Sud Ouest – qui est le premier média à avoir révélé l’info -, depuis décembre, les négociations entre Bordeaux et Hoarau ont pu se faire dans l’ombre pour, finalement, n’être annoncées qu’après l’accord entre le joueur et le club.

Les rumeurs Djibril Cissé, Wahbi Khazri ou encore Cédric Bakambu, ainsi que les traditionnels discours de Jean-Louis Triaud niant tout recrutement et toutes volontés de recruter, n’étant sans doute là que pour faire diversion. Et, comme à chaque fois, cela a marché ! Finalement, M6 aura, cette fois, tenu sa promesse faite en septembre aux responsables des Ultramarines : recruter si Bordeaux était, à la trêve, en mauvaise posture pour le maintien ou en mesure de se mêler à la course à l’Europe via le championnat. Heureusement, et contre toutes attentes vu le début de saison, c’est la deuxième hypothèse qui s’est réalisée.

En plus du challenge sportif, tant individuel et collectif, que propose Bordeaux, qui, malgré les critiques, est dans les temps à mi saison pour disputer une place européenne en championnat, un autre argument, plutôt important, a dû peser dans la balance aux yeux du buteur d’1m92 : celui de la famille. Car si Guillaume Hoarau a pu être vu à Bordeaux, c’est aussi et surtout que sa compagne est Bordelaise et que leur fils y vit avec elle. Toutes les pièces semblaient donc réunies, tant sportivement, financièrement et humainement pour que la venue du natif de Saint-Louis (Réunion), n’ayant pas fait de centre de formation et cultivant une personnalité assez atypique et souvent saluée, rejoigne un club et une ville auxquelles son nom était déjà, indirectement, lié depuis plusieurs années.

Ne reste plus qu’à attendre ses grands débuts (dès demain contre Toulouse ?) et à espérer que la mayonnaise prenne sur le terrain (notamment dans son entente et son éventuelle association avec Cheick Diabaté – à moins qu’il ne vienne pour anticiper son départ ? -), faisant de Hoarau la nouvelle « Bonne pioche » du mercato hivernal bordelais et de Francis Gillot… Mais ça, ainsi que les débats sur son utilisation, son niveau, sa condition physique, ou la durée de con contrat, c’est une autre histoire.

Et pour ceux qui penseraient que Hoarau et Diabaté ont le même profil, l’analyse tactique comparative de Chez Les Girondins (qu’on remercie pour la photo de Madame) dans sa présentation décalée du nouveau N°13 des Girondins de Bordeaux est à lire ICI !