La jeunesse pour réveiller les Girondins ?

Fermé depuis 24H, le mercato hivernal 2019 a livré son verdict. Aux Girondins, les jeunes ont la cote. En effet, le club aquitain a enregistré l’arrivée de trois joueurs de moins de 21 ans : Josh Maja en provenance de Sunderland, Yacine Adli en provenance du Paris SG et Raoul Bellanova tout droit arrivé du Milan AC (à noter que ce dernier termine la saison au Milan et ne fera pleinement partie de l’effectif qu’en juillet 2019).

En attirant ces trois joueurs, Bordeaux a joué la carte de la jeunesse. Cela tombe plutôt bien puisqu’il s’agit d’une application stricte de ce que souhaite développer le nouveau propriétaire américain des Girondins, Joe DaGrosa, à savoir l’achat de jeunes joueurs de talent susceptibles de générer une revente (très) satisfaisante à plus ou moins grande échéance.

Evidemment, il est encore beaucoup trop tôt pour mesurer l’impact à court terme qu’auront ces recrues dans une fin de saison bien morose pour les Girondins depuis leur élimination en demi-finale de la Coupe de la Ligue à Strasbourg (3 buts à 2) ce 30 janvier. Bordeaux mise donc sur l’avenir. Mais l’avenir devra aussi permettre de relancer le club afin qu’il redevienne ce qu’il a été, un grand club français.

Sportivement parlant, d’abord. Depuis l’époque dorée de 2009/2010, dont Ricardo fut l’homme de base lors de son premier passage aux Girondins (de 2005 à 2007), les Girondins ne brillent guère. Une Coupe de France glanée, en 2013 lors du passage de Francis Gillot à la tête de l’équipe première (couplée à la Coupe Gambardella), un huitième de finale d’Europa League perdu face au Benfica en 2013 également et… c’est tout. Au niveau européen, les Girondins n’existent même plus entre absence de qualifications ou éliminations parfois (souvent) piteuses lors des tours préliminaires (comme en 2017/2018 lors du 3ème tour préliminaire face à Videoton) ou lors des phases de groupe en terminant derniers… En championnat, ce n’est guère mieux. Historiquement, les Girondins ont souvent joué les premiers rôles depuis les années 80 sous la houlette du regretté Claude Bez, disparu il y a tout juste vingt ans. Depuis 2010, les Bordelais n’ont accroché le Top 5 de L1 qu’une seule fois, à l’issue de la saison 2011/2012. 

Mais le club doit aussi se structurer plus efficacement pour pouvoir rivaliser avec les plus grands clubs de notre championnat. Longtemps annoncé, le directeur sportif n’est toujours pas arrivé au sein de l’organigramme girondin. Evidemment, cela prendra un peu de temps pour que nos nouveaux propriétaires prennent leurs marques dans leurs habits de patrons, mais il faudra vite rassurer les supporters qui attendent beaucoup de Joe DaGrosa et de ses équipes.

Le projet de s’appuyer sur de jeunes joueurs peut être une bonne chose si celui-ci s’accompagne d’une réflexion plus globale pour l’effectif professionnel, doté d’un entraîneur clairement identifié et où chacun est à sa place. Pour relancer le club, la direction girondine devrait lancer un vaste chantier également au niveau de l’effectif actuel. Entre les joueurs systématiquement écartés du groupe professionnel (Prior, Gajic), la cohorte de joueurs prêtés (Mendy, Mancini, Bernardoni, Cafu, Boupendza, Baysse, Lerager ou Vada), sans oublier les joueurs qui peinent à donner satisfaction comme De Préville, Karamoh, Cornelius, Briand, etc… il y aura fort à faire pour se séparer de joueurs considérés comme « cadres » aujourd’hui mais qui sont loin de l’être depuis le début de la saison.

La route est longue, mais Bordeaux devra faire des choix forts pour reconstruire réellement un effectif compétitif et satisfaire des supporters sevrés de résultats et de spectacle depuis bien trop longtemps maintenant.