Laurent Koscielny, déjà une évidence
Recruter de grands joueurs pour (re)créer une grande équipe, cela semble on ne peut plus simple sur le principe. Encore faut-il le pouvoir et ne pas se tromper dans le casting. Avec Laurent Koscielny, et même s’il n’est qu’une tête d’affiche sur deux annoncées, Bordeaux a réussi à faire venir un grand joueur – non sans mal ni sans longueur dans le dossier, mais comment aurait-il pu en être autrement vu les soucis économiques du FCGB ? -. Et, pour l’instant, le (petit) pari porte ses fruits.
Bien sûr, le pari n’était pas – du moins à court terme, car il faudra voir après plusieurs années sachant que le natif de Tulle vient de fêter ses 34 ans et a signé un contrat dont la durée est… inconnue ! – du genre risqué vu la carrière du bonhomme et le niveau qu’il affiche depuis des années. Mais il y avait quand même deux-trois bémols sur la rapidité de sa ré-adaptation à la Ligue 1 et à un effectif limité, après 9 ans à Arsenal (Angleterre) avec de meilleurs joueurs, ainsi que sur son état physique alors qu’il avait subi une grave blessure en 2018 et eu une préparation tronquée par un bras de fer pour quitter Londres ; puis surtout sur l’idée qu’il puisse venir en ‘pré-retraite’, en baissant le pied et en diminuant son degré d’exigence.
Pour l’instant, non seulement le N°6 des Marine et Blanc fait tout ce qu’on attend de lui sur le terrain en étant (très) performant, mais en plus il semble entraîner les autres avec lui, prenant à cœur son rôle de leader d’un groupe relativement jeune, apportant de la sérénité au collectif pour que des éléments autour de lui se révèlent et amenant même de belles choses au niveau extra-sportif (ventes de maillots, médiatisation, crédibilité pour un projet qui débute encore et a des zones d’ombre). Dans les résultats, cela se traduit assez simplement par 2 victoires (2-0 à Dijon et 2-0 contre Metz) et 2 matches nuls (1-1 contre Montpellier et 1-1 à Lyon) avec lui, contre 1 défaite (1-3 à Angers) sans lui. Aussi, avec l’ancien international français aux 51 sélections en A, Bordeaux n’a pris que 2 buts en 4 rencontres, alors qu’il en avait concédé 3 lors du seul match sans lui.
Au-delà de ses qualités intrinsèques de défenseur central rompu au haut niveau (solidité dans les duels, qualités de placement et de relance, sang-froid, précision technique, intelligence et adaptabilité tactique, maîtrise des temps forts et faibles d’un match), celui qui est LE premier gros coup du FCGB sous pavillon américain et le joueur le plus qualitatif que le club ait recruté depuis longtemps s’est rapidement fondu dans le décor. Un décor familier pour lui, car revenir en France passait à ses yeux par Bordeaux vu qu’il y retrouve une partie de sa famille et qu’il s’agit du club le plus proche de sa Corrèze, dont il voulait se rapprocher. Un alignement des planètes aux niveaux personnel et professionnel pour Kos’, que Bordeaux a su exploiter pour attirer la tête de gondole de son nouveau projet.
Désiré par le coach Paulo Sousa, qui le vante comme il se doit, même s’il attendait d’autres recrues de son calibre et n’est pas vraiment ravi du mercato d’ensemble, l’expérimenté Laurent Koscielny n’a donc pas tardé à s’imposer comme le patron de la défense et de l’équipe. Là depuis seulement 4 matches, il donne le sentiment d’être là depuis bien plus longtemps. Bordeaux avait, en tout cas, besoin d’un joueur comme lui… et compte probablement sur son aura pour faire venir d’autres recrues d’envergure à l’avenir.
Enfin, s’il n’est pas venu au FCGB en ‘pré-retraite’, au sens péjoratif du terme, l’ancien capitaine des Gunners y est quand même venu en pensant à sa reconversion d’après carrière sur le terrain ; peut-être même au sein du club au scapulaire d’ailleurs… En attendant, et bien qu’il faille rester prudent car l’histoire connaîtra certainement des moments difficiles, l’union inattendue entre Laurent Koscielny et les Girondins de Bordeaux a commencé d’une manière idéale.
Pourvu que ça dure !