Noir c’est noir

Un match aux « douces » saveurs de Ligue 2 hier entre Bastia et Bordeaux, tant les deux équipes n’ont pas flambé, très loin de là. Peu de maîtrise au milieu de terrain, pas de folie dans le jeu, un niveau technique faible, beaucoup d’imprécisions tactiques, les deux formations ont finalement joué à leur niveau : celui d’équipes de fin de tableau.
Décidément, les Girondins n’aiment pas voyager : aucun succès en déplacement depuis 12 rencontres de L1, une seconde défaite en Corse après celle concédée contre le Gazélec Ajaccio, Bordeaux se meurt un peu plus après chaque rencontre cette saison.


Quelques éclats contre Paris, Lyon, Monaco, et bon nombre de contre performances
sont donc la tendance cette saison chez les hommes de Willy Sagnol, qui s’appuient sur l’une des pires défenses de l’histoire du club.

Pire, les non-matchs se succèdent. Censés être très rares chez toute équipe professionnelle, et surtout suivis de réactions un minimum durables, ils deviennent la norme chez des Girondins où rien ne va plus. En plus des raclées à Nice (1-6) et contre Caen (1-4), les matches à Lorient (2-3), Ajaccio (0-2), Bastia (0-1) et même ceux contre Montpellier (0-0) et Troyes (1-0) – pour ne parler que de la Ligue 1… – sont ainsi venus s’inscrire au tableau de ces prestations sans âme qui se multiplient.
A Bastia, les coéquipiers d’Henri Saivet prennent certes un but plus que malheureux, en toute fin de rencontre, mais qu’avaient-ils montré jusque là ? Pas grand chose. Le jeu et l’envie sont finalement venus des pieds d’un gamin de 19 ans, Adam Ounas, qui a semblé jouer sans complexe et avec allant, à l’inverse de tous ses coéquipiers. Comme si cela ne suffisait pas, Bordeaux a compté deux nouveaux blessés : Clément Chantôme et Jussiê rejoignent l’infirmerie aquitaine pour les prochain(e)s jours/semaines.

« Je suis très déçu car on a fait ce qu’il fallait » a réagi Willy Sagnol après la rencontre. Inquiétant. A se demander si l’ancien sélectionneur des Espoirs n’est finalement pas rentré dans le petit monde des Girondins où personne ne se remet en question.

Avec un effectif pourtant fourni, par rapport à d’autres, Bordeaux oublie de jouer en équipe, de se comporter en groupe. A leur tête, un entraîneur qui cherche des solutions sans les trouver réellement : mise à l’écart de joueurs, changements tactiques, changements de postes, déclarations houleuses puis apaisées… Comme ses hommes, Sagnol se cherche et le résultat est sans appel aujourd’hui : Bordeaux, 17ème de Ligue 1, suscite encore inquiétude, honte et moquerie. Le club, qui tombait un peu dans l’anonymat, était d’abord revenu un peu sur le devant de la scène médiatique grâce… au(x) nom(s) de son nouveau stade, mais y revient aujourd’hui pour de mauvaises raisons, ses faibles résultats.

Une fin arrivera-t-elle bientôt à tout ce football sans panache, sans âme ? On l’espère, et qu’elle soit heureuse surtout, grâce à des changements à tous les niveaux. Car sinon, ce que les plus alarmistes des supporters bordelais annoncent depuis toujours pourrait bien finir par devenir un risque sérieux.