Un rôle social à (re)conquérir pour les Girondins !

Au fil du (long) exposé – 1 heure – mené mardi au Haillan par Frédéric Longuépée, nouveau président du FCGB, et Antony Thiodet, les deux hommes, alternant entre vouvoiement et tutoiement pour se parler, ont présenté les mesures lancées et à venir pour que le club soit plus proche de ses publics et se (ré)approprie le stade René Gallice / ‘Matmut Atlantique’.

Mais ce qui nous intéresse ici, et qui composait un gros morceau de la restitution, c’est donc le sujet du fameux rôle social que le FC Girondins de Bordeaux entend (re)conquérir, dans la ville et la région. Un chantier assez largement distant du terrain, mais diablement  important pour l’image des Girondins dans leur zone d’attractivité principale. Un chantier qui avait, aussi, été délaissé ces dernières années par l’ancienne direction et l’ancien actionnaire, M6, avec qui le repreneur, GACP, semble en rupture sur ce point, voulant aller bien plus loin pour (ré)ancrer le club dans la vie publique et le quotidien des habitants. 

Parole, donc, à Antony Thiodet, directeur billetterie et hospitalités des Girondins depuis quelques mois, qui fourmille d’idées et les énonce autour de 4 axes.

« Un sujet qui a beaucoup nourri notre réflexion, c’est tout le rôle social que les Girondins peuvent aspirer à trouver ou retrouver sur les prochains mois ou les prochaines années. Le public perçoit un déficit de proximité et d’accessibilité, il a du mal à nous rencontrer, pas tant physiquement, mais en nourrissant une relation avec la marque, car nous semblons être assez distants, détachés de l’environnement, là-bas, au Haillan, loin du centre-ville, et dans un stade de l’autre côté de la rocade. Cette impression de déconnexion, il nous apparaît stratégique de la réguler ou de la contrebalancer autour d’actions, articulées autour de 4 thèmes. »

« Le club doit être MILITANT, engagé socialement, ne pas oublier d’où il vient, du monde associatif. La culture du club reste très associative et le club doit savoir d’où il vient pour mieux savoir où il va aller. Donc il doit se préoccuper du tissu associatif sportif et non-sportif. On a appelé ça le ‘Bordeaux militant’ et des actions sont déjà initiées avec la ville de Bordeaux pour accompagner le tissu associatif. Le club doit jouer un rôle de grand-frère, de locomotive pour le monde associatif, et assez naturellement on doit soutenir les clubs de foot et de sport, mais aussi ceux qui font la richesse du tissu associatif de notre environnement. On mettra de l’énergie sur cet axe de travail, en partenariat étroit avec la mairie de Bordeaux et la puissance publique, mais sans se substituer à ceux qui sont sur le terrain et agissent déjà, efficacement. On veut plutôt les accompagner et faire en sorte que leurs actions sont mieux connues et reconnues, pour qu’ensuite ils soient plus efficaces. »


« Le deuxième axe, c’est le ‘Bordeaux INTÉGRATEUR’. On a déjà des chantiers ouverts avec divers établissement d’enseignements supérieurs. Afin que l’on puisse participer le plus efficacement possible aux contenus de formation, en contribuant à la formation de la jeunesse. Aujourd’hui, vous savez qu’un club de foot c’est une entreprise avec beaucoup de métiers qui sont représentés, donc beaucoup d’expérience accumulée dans divers secteurs. Et cette expérience, on a vocation à la partager, avec déjà l’option de la faire connaître du plus grand nombre, mais aussi de servir de courroie de transmission entre une jeunesse très souvent en déficit d’intégration et le monde économique. Le FC Girondins de Bordeaux, c’est quand même, immédiatement, 750 membres du réseau autour de nous ; bientôt 1 000 et après-demain 1 500 ; donc une grande capacité à faciliter l’intégration du plus grand nombre. »


« Ensuite, le troisième axe c’est le ‘Bordeaux ENGAGÉ’, et ceci notamment – prioritairement même – pour la cause de la promotion du rôle des femmes au sein de la communauté. Sur ce point, nous avons enclenché des choses et vous en avez sans doute entendu parler, au mois de mars, au cours de ‘Girond’in March’ et de l’équipe féminine qui est allée aux États-Unis pour représenter fièrement nos couleurs. Aujourd’hui, on a beaucoup à faire pour que le rôle des femmes soit bien mieux reconnu, dans le football mais pas seulement. On doit réunir les conditions pour que, demain, elles soient plus nombreuses au stade. On souffre actuellement de la représentation des femmes au stade. Statistiquement, elles sont moins de 20% dans le stade alors que, si nos informations sont bonnes (sic), elles composent 50% de notre société. Donc on a des efforts à faire pour attirer les femmes et les jeunes femmes au stade, et ce sera le sens de nos actions sur le point ‘Bordeaux engagé’. »

« Enfin, nous travaillerons pour un ‘Bordeaux DYNAMIQUE’, axe plus porté vers le secteur économique. Comme je vous l’ai dit, c’est quand même 1 000 entreprises qui sont fédérées autour de nous. Pour avoir tourné un petit peu dans le monde du sport en France, je ne connais pas de club qui fédère autant d’entreprises autour de lui. Les Girondins, c’est même la plus belle plate-forme de business, de networking de la Nouvelle-Aquitaine, donc on doit s’efforcer de concrétiser cela, en organisant notamment des business meetings permettant à nos partenaires de se rencontrer. On est sur le point de lancer le premier réseau social dédié à un club d’entreprises, aux membres du réseau, qui contribuera à faciliter les prises de contacts entre les uns et les autres. On a aussi, via des conférences, des contributions à apporter en termes de partages d’expérience. Pour la motivation des collaborateurs, on fait des tournois de football, on peut envisager du job fair. C’est une action qui sera encore plus soutenue, en activant aussi le réseau économique de Bordeaux, dont on est tellement fier. »

En attendant, peut-être (on l’espère !), que les Girondins de Bordeaux retrouvent de l’allant sportivement, notamment cet été avec le mercato, le FCGB à la sauce américaine et appliquant la méthode du consortium de fonds d’investissement l’ayant acheté entre vraiment dans une autre dimension au niveau de la vision entrepreneuriale. Si le terrain suit, dans les mois et les années à venir, cela s’annonce prometteur. Si le terrain suit…