Brégerie : « Quand j’étais gamin et que je mettais des reprises de volée dans mon jardin, je m’imaginais être à Lescure »
« Je me suis parfaitement acclimaté au pays, à la culture et au foot allemand. Il m’a fallu un peu de temps pour m’y faire. Et votre titre à l’époque, c’était « Mon allemand est catastrophique » (rires). Maintenant, je dirais que c’est beaucoup mieux et ça facilite grandement les choses.
(…) Ma venue en Allemagne, c’est le fait d’un gros hasard puisqu’à un moment, après Metz, j’ai failli signer à Nantes, mais ça a capoté sur la fin. Du coup, la décision de venir à Dresde a complètement changé ma vie et ça a été la meilleure décision que j’ai prise. Ma femme est allemande, on a une petite fille franco-allemande, c’est sûr que l’impact de ce transfert va largement au-delà du foot.
(…) En prenant un peu de bouteille, tu te rends compte que les joueurs sont parfois considérés comme des pions. Sans vouloir cracher dans la soupe, bien sûr, mais quand on parle de foot-business, ce n’est pas pour rien. On sent que c’est vraiment la base du truc et que les clubs ne font pas de cadeaux. Donc au bout d’un moment, quand t’as la chance de faire une très bonne saison et qu’un projet t’intéresse, t’hésites moins à sauter le pas. Je suis quelqu’un qui s’attache facilement aux gens, et jusqu’ici, je prenais ça en compte avant de prendre une décision. Là, c’est peut-être la première fois que j’ai été un peu plus égoïste, j’ai mis mes émotions de côté et j’ai d’abord pensé à moi et à ma famille. (…) On a eu quelques gros morceaux qui nous ont approchés après Ingolstadt. C’est sûr que sur le plan financier, ce n’était pas la même histoire, mais si j’avais fait ma carrière sur l’argent, je ne serais pas non plus allé à Dresde et à Darmstadt. Ce n’est pas pour ça que je joue… pour l’instant. Je ne te dis pas que dans trois ans, je ne vais pas signer dans un club chelou, mais ce n’est pas mon objectif aujourd’hui. Après, je peux comprendre qu’il n’ait pas été chaud au début. Mais ma carrière est loin d’être terminée, on a encore le temps !
(…) Franchement, j’ai vu pas mal de stades dans ma vie, mais celui de Dortmund, c’est le n°1, il n’y a pas photo. In-cro-yable. T’as vraiment la sensation que c’est un temple dédié au football. Il est énorme, t’as même l’impression qu’il pèse sur toi. Quand j’étais gamin et que je mettais des reprises de volée dans mon jardin, je m’imaginais être à Lescure. Alors là… Si on joue au foot, c’est avant tout pour vivre des moments comme ça. »