Jocelyn Gourvennec revient sur le match à Angers, son contexte, et vante Lerager, Pellenard et Mendy
On vous diffuse ici d’autres réactions de Jocelyn Gourvennec, coach des Girondins de Bordeaux, après le match de dimanche à Angers (2-2, 1ère journée de Ligue 1).
« Sur le plan comptable, c’est vrai qu’on peut considérer que c’est là deux points de perdus, car je pense qu’on doit gagner, car on s’est donnés les moyens de le faire après avoir été cueillis à froid au bout de 10 minutes. Alors il a fallu bagarrer pour revenir au score, ce qu’on a fait, avant de passer devant en début de deuxième période. A ce moment, on a pris l’ascendant mais on n’a pas pu se mettre à l’abri, malgré notre maîtrise du jeu. Cela nous a manqué. On a des situations pour faire 3-1, on ne les met pas, et on n’est donc pas à l’abri de ce qui nous est arrivé en fin de match… Maintenant, au-delà du seul résultat, cela reste un bon point pris à l’extérieur, et les choses auraient été très bonnes avec la victoire. Je suis très satisfait de ce qu’on montré les garçons, par rapport à ce qu’on a vécu il y a même pas 3 jours… A ce grand traumatisme de Videoton, à la fatigue d’être rentrés vendredi à 4 heures du matin.
J’ai aimé notre rigueur tactique, pour appliquer ce qui était prévu, notre contenu face à une équipe d’Angers jouant différemment avec de nouveaux joueurs, notre répondant, après avoir manqué un match, ce qu’on a peu fait sur l’année 2017. On sait que jeudi, en Hongrie, on est passés à côté de notre sujet, dans un match important, européen, on ne pourra plus le réparer, mais les accrocs et les moments difficiles et douloureux font partie d’une vie, d’un métier. On peut tous se tromper, et quand on ne peut pas rattraper son erreur on vit avec. Il ne s’agit pas de culpabiliser, car ce groupe de joueurs a montré qu’il respectait énormément ce maillot, ce club, il n’y a pas de question d’investissement ou de manque d’envie, pas du tout. Sur cela, on a vraiment un super groupe, mais on a manqué ce qu’on ne devait pas manquer, donc on devra vivre avec. Sur ce que j’ai vu de l’équipe aujourd’hui, c’est bien plus fidèle à ce que l’on est. Je pense qu’on a montré notre vrai visage aujourd’hui, celui du moment, avec un certain jeu produit, un équilibre collectif. Mais on sait qu’on doit progresser pour être plus efficaces. Le résultat manque, mais c’est l’étape d’après. On n’a pas concédé grand-chose, et leur deuxième but vient sur un contre alors qu’il doit y avoir un corner pour nous, mais bon… On est pris là-dessus, alors qu’on avait plutôt bien contrôlé jusque là.
(…) Je ne l’ai pas évoqué dans l’après-match à Videoton, mais c’est sûr qu’avoir Lukas (Lerager) en ce moment ou ne pas l’avoir ça change tout. C’est un joueur différent, qui a joué au mental et à l’intelligence, alors qu’il avait 40 de fièvre il y a 2 jours. C’est un vrai joueur de foot comme on les aime, qui joue simple, qui voit avant, qui est intelligent, rigoureux. Il doit encore mieux s’adapter par rapport aux autres, qu’il ne connait pas encore très bien, mais il apporte un vrai plus. (…) Théo Pellenard ? Un coach a toujours ses idées en tête en début de saison, mais les choses peuvent évoluer, et il me semblait logique, comme il travaille très
bien, de lui donner sa chance au poste d’arrière gauche, car ça ne
fonctionnait pas avec d’autres. C’est un garçon polyvalent, qui répond toujours présent quand on fait appel à
lui, et il a saisi sa chance, dans un contexte pas facile. Il s’en est vraiment bien sorti, en étant à l’origine des deux buts. Il n’a pas une progression fulgurante, mais il avance petit à petit, à son rythme, chaque mois. (…) Alex Mendy ? Il est dans son registre, il apporte plus de variété dans son rôle devant, il est très puissant, dur à bouger. C’est dur de défendre sur lui, et il a marqué son premier but, mais il a encore du travail à faire pour se libérer, être plus mobile. Mais il a la puissance, la vitesse, technique ça va, donc à lui de prendre plus confiance en lui pour montrer encore de belles choses.
(…) Comment avancer pour la suite ? Vous savez, avant le match, sans rentrer dans les détails du vestiaire, j’ai parlé aux joueurs de mon expérience personnelle, des choses que j’ai vécues en tant que joueur, qui étaient similaires à ce qu’on a vécu jeudi, parfois. Ce qu’ils vivaient, je l’ai vécu, et je voulais aussi leur témoigner ça. Le plus important dans ces moments-là, c’est que le groupe, surtout un jeune groupe, sente que l‘entraineur et le staff sont avec eux, qu’on a un axe de travail et qu’on va s’y tenir. J’ai appris ça à Nantes, quand ça ne va pas, on garde son axe, on travaille… A partir du moment où l’état d’esprit est là, ce qui est très important, on peut avancer et rebondir. Quand ça tangue, il ne faut pas varier de trajectoire, parce que ce n’est jamais bon pour un groupe. J’ai essayé d’avoir des mots rassurants. Ça a été quelque chose d’assez soudain, juste avant la causerie d’avant-match à Angers, mais maintenant il faut persévérer et confirmer contre Metz samedi prochain. On a encore du travail et on le sait. »