Nicolas de Préville, le profil manquant pour (re)passer du 4-3-3 au 4-4-2 ?
8 millions d’euros + 2 de bonus. C’est, selon L’Équipe, le prix que le FC Girondins de Bordeaux va payer pour acheter Nicolas de Préville (26 ans, sous contrat jusqu’en 2020) au Lille OSC.
Sauf souci administratif ou médical, il est donc là le nouvel attaquant des Girondins, pour remplacer Diego Rolan (prêté pour sa part à Malaga avec une option d’achat « quasi obligatoire » à 7M€) et s’inscrire dans le collectif de Jocelyn Gourvennec, ce que n’aurait pas fait Luuk de Jong (PSV Eindhoven) d’après le coach breton.
Et tandis que le technicien breton aurait envoyé un… sms à De Jong pour présenter ses excuses – car le transfert était très proche de se faire -, l’ancien entraîneur de Guingamp doit surtout se réjouir que la direction lui ait offert l’attaquant qu’il voulait.
Alors pourquoi ce joueur-là formé dans plusieurs clubs, dont Caen, et révélé à… Istres (alors en Ligue 2) puis installé en Ligue 1 à Reims et recruté l’été dernier par Lille était-il désiré à ce point par Gourvennec ; au point de « refuser » un international néerlandais (11 sélections, 3 buts) qui a marqué près de 70 buts (+ environ 35 passes décisives) en 140 matches avec le PSV ? Hormis le coté « adaptation », qui sera plus facile pour lui (langue, connaissance du championnat), De Préville présente un profil de jeu plus complet et il est clairement sur une phase ascendante de sa carrière. Après une progression lente mais linéaire, la saison 2015-2016 aura été celle de son éclosion définitive au plus haut niveau (6 buts et 9 passes décisives en L1 avec Reims, malgré la relégation des Champenois) et 2016-17 lui aura permis de confirmer (14 buts en 30 journées, malgré une triste saison des Nordistes).
Surtout, au-delà des stats, le registre de jeu du natif de Chambray-lès-Tours (comme l’ex milieu offensif girondin Adam Ounas, parti à Naples cet été) est complet et ne cesse de se développer. S’il n’est pas vraiment le « buteur pur » que certains espèrent et regretteront, sa polyvalence, son jeu de corps, son sens collectif, ses déplacements très rapides et percutants, son intelligence de jeu et sa régularité à être décisif – par la passe ou bien par le but – en font un joueur de valeur, dont Marcelo Bielsa, le nouveau coach du LOSC, ne souhaitait pas qu’il parte.
NdP offre aussi des solutions tactiques nouvelles, pouvant jouer en pointe du 4-3-3, même si ce n’est pas ce qui semble le plus naturel pour lui, mais aussi permettre à Gourvennec de retenter son système favori : le 4-4-2. L’été dernier, à son arrivée sur le banc, l’ancien meneur de jeu de Nantes et Rennes avait expliqué sa préférence pour ce schéma de jeu, qu’il avait utilisé jusqu’en décembre, avant de passer en 4-3-3, avec le succès que l’on sait depuis janvier 2017. Mais – et là encore Jocelyn Gourvennec nous l’avait annoncé (début juillet) – il aimerait à présent que le jeu de l’équipe évolue avec plus de maîtrise technique derrière et « deux systèmes ».
Si son choix d’installer une charnière défensive « Jérémy Toulalan – Vukasin Jovanovic » répond au premier critère, l’arrivée de De Préville devrait donc, elle, dessiner une possible évolution tactique vers une alternance entre le 4-3-3 et un 4-4-2 à plat ; dispositif où d’autres attaquants de l’effectif auraient alors une carte à jouer, aux côtés de De Préville, pour se (re)lancer. On pense à Alexandre Mendy et à Gaëtan Laborde… Selon les adversaires et les tournures des matches, pouvoir varier les façons de jouer ne serait ainsi pas du luxe si le FCGB veut lutter dans le haut du classement, comme l’affirme la direction.