Élie Baup : « En 1999, avec Bordeaux, nous n’étions pas favoris ; c’était plutôt Marseille… »
Coach des Girondins de Bordeaux à la fin des années 90 et au début des années 2000, Élie Baup (62 ans, aussi passé par les banc de Nantes ou encore de Marseille) est, depuis des années, plus connu pour être un consultant (beINSports) qu’un entraîneur. Pourtant, ici interviewé par Winamax, le champion de France 1999 avec le FCGB nous explique, en plus de retracer ses meilleurs souvenirs comme technicien, ne pas avoir renoncé à reprendre la responsabilité d’une équipe.
« J’aime bien ce que fait Bordeaux, ils ont correctement débuté la saison même si l’élimination en Europa League est vraiment dommage. C’est une équipe qui a une continuité dans l’idée du jeu tout en incorporant des joueurs qui ont l’air d’avoir de la qualité. On attend de voir les confirmations mais c’est intéressant d’étudier la progression de Lerager, Cafu et Otavio, notamment. L’équipe est en construction, même s’il y a déjà certaines garanties. Lescure et Triaud restent mythiques mais le renouveau actuel est intéressant à étudier.
(…) Les matchs me manquent, forcément, même si j’ai déjà eu des coupures comme celle-là. J’ai coaché plus de 600 rencontres en professionnel dans l’élite et en Coupe d’Europe. Cela représente une vie de formateur et d’entraineur. Heureusement que je fais ce travail de consultant, en proximité avec le football professionnel, ce qui me permet de rester dans une dynamique de football, de réflexion, d’observation. Je regarde toujours les rencontres avec mon œil d’entraineur, comme si je coachais les équipes. On ne peut pas perdre cette manière-là de réfléchir. J’ai eu quelques opportunités de reprendre, en Chine, en Arabie Saoudite ou dans des sélections africaines, mais c’est difficile pour moi de bouger pour des raisons personnelles.
(…) Mon plus beau souvenir sur un banc ? C’est un tout, il y a des souvenirs forts dans les victoires comme dans les défaites. Au niveau humain, on fait des rencontres extraordinaires. C’est une magie qui opère à chaque match, un sport qui nous berce depuis toujours. C’est une vraie chance de faire ce métier. Ce qui m’a toujours plu, c’est le management des hommes. Avec Bordeaux en 1999, nous n’étions pas favoris ; c’était plutôt l’OM. L’espoir est monté progressivement et au final on y a cru. C’est un super souvenir. Quand je vois aujourd’hui certaines équipes où on organise des repas pour que les joueurs s’entendent bien, je repense à cette époque où tout était différent. Spontanément, il y avait une convivialité entre nous. On restait souvent ensemble très tard. Il y avait du talent et la volonté de faire les choses les uns pour les autres. Pour jouer en 4-4-2 plutôt offensif comme on le réalisait, il fallait tout cela. »