André Penalva : « Finalement, il faut être très altruiste pour jouer devant »
(Beaucoup) moins riches que les meilleurs clubs de Ligue 1 – et d’Europe –, malgré un budget « minimum » maintenu autour de 60-65M€, les Girondins de Bordeaux ont, et ce depuis plusieurs saisons, du mal à acheter un ‘neuf buteur’, malgré les 10M€ investis sur Nicolas de Préville (ex Lille). Alors pourquoi ne pas former directement ce 9 au Haillan ? La question a été posée, lundi dernier, dans ‘Girondins Analyse’ (radio R.I.G), à André Penalva et Marcelo Vada.
Voici les réponses des deux entraîneurs bordelais en catégorie U17 Nationaux :
PENALVA : « Former un attaquant buteur ? Ce poste-là, il est magnifique, mais de moins en moins de jeunes veulent y évoluer ou s’y installer, car il est ingrat, surtout au haut niveau. Les joueurs veulent aller de l’avant, mais ils aiment beaucoup toucher le ballon, décrocher, combiner, dribbler ; donc ils ont du mal à se sacrifier sur ça, à accepter de devoir peu toucher la balle dans un match mais de devoir marquer, ce qui est une responsabilité énorme. Finalement, il faut donc être très altruiste pour jouer devant, et les attaquants le sont le plus, car ils doivent faire des appels, sans arrêt, et souvent sans recevoir le ballon.
Après, nous, au centre, on a des attaquants qui arrivent. Alors on verra… Mais attention, quand je parle d’attaquant, de ‘buteur’, je ne parle pas là du buteur à l’ancienne, du vrai renard des surfaces exclusif, car un attaquant moderne doit énormément bouger, et savoir marquer ; aussi. Pour moi, même s’il manque parfois de subtilité technique, l’exemple parfait c’est Edinson Cavani, du paris Saint-Germain : il court sans cesse, il fait énormément d’efforts pour les autres, il crée de l’espace, occupe les défenseurs, prend des coups, mais il est tout le temps disponible, se replace, presse. Et il est présent dans la surface pour conclure. Mais vous savez, je suis sûr que si on retrouve des images de lui à 14 ans, on verra déjà ces qualités de base chez lui. Car souvent, les joueurs, on voit tout de suite, très jeunes, vers quoi ils tendent en termes de profils de jeu. »
VADA : « Il faut aussi dire que le buteur, ce qu’on appelle ‘buteur’, ça dépend aussi de la vision de l’entraîneur, qui peut vouloir jouer avec des ailiers, avec 1, 2 ou 3 attaquants, selon le système de jeu mis en place, selon sa conception du jeu. Un buteur peut donc ne pas réussir partout, il est dépendant de l’équipe, du coach, de ce que le club veut développer. Il faut respecter cela. »