Jocelyn Gourvennec évoque Strasbourg et parle du manque d’exigence des joueurs pour viser plus haut
Dans le prolongement de son point-presse donné ce mercredi, l’entraîneur du FCGB, Jocelyn Gourvennec, a parlé du Racing Club de Strasbourg, que Bordeaux reçoit après-demain, dans la cadre de la 17ème journée de Ligue 1 ; quelques jours après un succès majeur des promus Alsaciens contre… Paris (2 à 1) ! Le coach breton enchaîne ensuite sur le manque d’exigence et de régularité de son effectif.
« Ils ont fait un exploit qui est magnifique. Tout le monde pensait – et moi le premier ! – que Paris était capable de faire une saison sans perdre en championnat, mais les Strasbourgeois ont prouvé le contraire en faisant tout ce qu’il fallait, dans un match où tout leur a souri. Ils ont été très opportunistes et sont allés au bout comme ça. Après, on sait que c’est une équipe qui joue, qui ne se pose pas de questions, mais au-delà de l’adversaire nous avons déjà montré, contre Marseille (1-1) ou Saint-Étienne (3-0) qu’on pouvait être très complets et cohérents. On devra encore l’être vendredi contre Strasbourg.
S’il manque du caractère dans notre équipe ? Du caractère, on est capables d’en avoir, et on l’a montré. Mais on est incapables de répéter ça. Je crois qu’on touche là un certain manque de maturité, de jeunesse, et c’était déjà le discours que j’avais il y a un an, sur la première partie de saison… Manifestement, même avec un an de plus comme expérience, les plus jeunes joueurs ont du mal à se remobiliser 3 jours ou une semaine après une bonne prestation, et ça c’est un axe de progrès. Et c’est dur car on est lents dans notre évolution sur ce point. Il y a trop de décalage entre ce qu’on peut faire et ce qu’on fait ensuite, quand on n’est pas capables de le répéter. Alors, c’est sans doute une question de caractère, mais le gueulard ou l’aboyeur – pourquoi pas ? – on ne l’a pas. Donc il faut faire autrement. Mais c’est surtout une exigence et un esprit de compétition qu’il faut cultiver. Généralement, les joueurs expérimentés le savent, et le cultivent.
Aujourd’hui, le seul joueur constant au haut niveau c’est Jérémy Toulalan, mais il a une expérience du très, très haut niveau, il est constant, fiable, et quelle que soit la tenue de l’équipe, le contexte, joue à un bon niveau à chaque match. Et ça, ça doit être une garantie pour l’équipe, où tout le monde autour doit hausser le niveau, et notamment les plus jeunes, en termes d’exigence personnelle. On travaille surtout là-dessus. Et pour moi, l’entraîneur, avec mon staff, c’est dur de voir qu’on enchaîne, qu’on les sensibilise en parlant collectivement et individuellement mais qu’on reste encore en dents de scie, sans constance. Les joueurs doivent avoir l’envie d’aller chercher les choses. On travaille, mais c’est lent. On n’a pas d’autres choix que de répéter, de sensibiliser, de montre, aussi, à la vidéo ; sauf qu’au bout d’un moment les joueurs doivent prendre conscience. On ne peut pas se dire : ‘Je joue aux Girondins, un super club, on va jouer le haut du tableau’ et n’être intense, engagés, se donner à fond, qu’une fois de temps en temps. Ce n’est pas possible d’avoir des résultats comme ça et de viser le haut du tableau. »